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EXHIBITION VIRTUAL TOUR

« Nous étions impressionnés par la faillite de la culture européenne et nous pensions qu’il nous fallait détruire la vieille culture pour construire un nouveau langage entre les hommes ».
Marcel Janco

L’image a partout précédé la lettre : en Égypte, en Chine comme en Mésopotamie ou en Amérique, les premières écritures ont pris la forme de pictogrammes et d’idéogrammes, des dessins stylisés.

L’avènement de la lettre, de l’alphabet, a métamorphosé l’écriture. Ce mouvement de l’image vers la lettre est inséparable d’une perte, comme si l’oubli de l’image avait engendré la nostalgie du sens : la lettre ne porte plus directement le sens véhiculé par les images. Ce passage se paie au prix d’un assèchement sensible et d’une désincarnation. Du chinois ( 写 : xiĕ ), au grec (γράφειν : graphein) en passant par l’arabe (يَكْتُبُ : yaktub), les verbes « écrire » portent dans leur étymologie un rapport à l’image et à la peinture.

Les poètes et écrivains occidentaux engagés sur les voies de l’abstraction se sont tournés vers les civilisations extra-européennes et particulièrement vers un « Orient » qui renvoie aussi bien au monde arabe qu’à l’Extrême-Orient. En particulier, la calligraphie leur a offert le modèle d’une écriture capable de réintroduire une émotion qui s’était perdue avec la normalisation de l’écriture. Ces artistes y ont aussi vu un art non figuratif et néanmoins ancré dans la signification, capable de conjurer le péril décoratif qui n’a jamais cessé de menacer la peinture abstraite.
De Kandinsky à Pollock, de Masson à Dotremont, la recherche « pictographique », l’exploration d’une voie plastique entre image (picto) et écriture (graphie), traverse le 20e siècle.

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