Exposition / Musée
Réseaux-mondes
24 févr. - 26 avril 2021

Exposition collective, « Réseaux-mondes » réunit une soixantaine d’artistes, architectes et designers interrogeant la place du réseau dans nos sociétés, innervées par les réseaux sociaux et la dématérialisation même du réseau devenu virtuel. Plus que jamais, le réseau, à l’ère de l’internet ce grand « réseau des réseaux » est au cœur des mutations technologiques et des enjeux sociétaux : surveillance, omniprésence des réseaux sociaux, atomisation de l’individu, acteur-réseau… L’exposition aborde également le premier réseau, celui du vivant, qui relie les espèces entre elles.
Accès avec le billet Musée + Galeries 3 et 4
Quand
11h - 21h, tous les jours sauf mardis
Le terme « réseau » apparaît pour la première fois au 12e siècle (« retis ») pour nommer le « filet » de pêche ou le nœud. Ce terme réapparaîtra avec force au Siècle des Lumières, ainsi que dans L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert au milieu du 18e siècle, où la métaphore du réseau se substitue à celle de l’arbre pour définir le système de connaissances. Les premiers « réseaux » sont ainsi le corps et le vivant. Le réseau se définit par un principe de réticulation ; il se donne comme une interconnexion de plusieurs points reliés entre eux, dans une dynamique de flux qui se déploie dans un espace tridimensionnel.
Structurée en cinq chapitres, l’exposition retrace, à travers une frise chronologique, l’évolution de la notion de réseau, le passage des réseaux mécaniques (routiers, fluviaux) servant à la planification du territoire au 19e siècle, aux réseaux immatériels de la société de l’informatique, avec la cybernétique dans l’après-guerre. Les nouveaux réseaux de communication (radio, télévision) émergent en même temps que les réseaux informatiques qui tissent de nouvelles infrastructures de savoir. Après avoir été une matrice technique, un artefact mécanique, un schème de compréhension de l’espace-temps, le réseau deviendra virtuel à l’ère de l’Internet pour se donner aujourd’hui comme un des enjeux majeurs de la société. Le philosophe Michel Serres ne cessa d’interroger l’épistémologie du concept de réseau et Jean-François Lyotard voyait dans le réseau le symptôme même de notre condition « post-moderne ».