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Trois questions à Graham Stevens

D’où est né votre intérêt pour la cause environnementale ?

En tant qu’enfant de la guerre évacué loin de la ville pour éviter les bombardements, j'ai grandi dans divers environnements urbains et ruraux. Avant même que je n'apprenne à marcher, mon tout premier souvenir remonte au jour où j'ai découvert que l'eau à l'état liquide pouvait se figer à l'état solide. J'étais habité de cet esprit scientifique présent chez tous les enfants.

Mon intérêt pour la cause environnementale s'est développé avec la prise de conscience des différentes perceptions de l’environnement, d’où mes divers travaux sur la cinétique, l'optique, l'énergie ou la participation, qui ont ensuite donné lieu à des œuvres. 

Comment imaginez-vous le monde de demain ?

Après plus de 50 ans de tentatives pour sauver la planète avec Desert Cloud, en collaborant avec des scientifiques, des ingénieurs, des entreprises, des politiciens, des chefs religieux, les émissions mondiales restent sur la trajectoire prévue par l’ISES  (International Solar Energy Society) dans son rapport de 1974 et l'on se dirige selon la NASA directement vers une extinction, à l’image de la planète Vénus à 460 degrés centigrades, dépourvue de toute forme de vie.

Le premier point de non-retour autre que l'extinction de certaines espèces vient d'être confirmé : la calotte glaciaire du Groenland ne se rétablira pas, même si nous éliminions la totalité des émissions aujourd'hui.

 

Auriez-vous un message à communiquer au monde de l'art, aux jeunes artistes en termes d'engagement pour l'environnement ?

Le monde de l'art, en fixant ses objectifs pour l’après-Covid – l'égalité, la reprise économique à travers des solutions contre le réchauffement climatique – peut utiliser ses capacités d'organisation, de collecte de fonds et d'exposition pour mettre en lumière des artistes mettant en scène la capture du carbone de manière à ce que le public puisse voir, comprendre et saisir les formes les plus inspirantes.

Si les politiciens continuent à ne pas donner d’importance à la capture du carbone, il sera bientôt trop tard. Le temps de prendre des décisions, la planète aura probablement atteint son point de non-retour. Le monde de l'art – comme les entreprises – peut profiter de la Covid-19 pour revoir ses pratiques vers des méthodes plus vertes.


Pour aller plus loin

Entretien avec Graham Stevens par Laurent Gervereau

Vidéo mag decryptcult #5, janvier 2014

Durée : 18’14

(en français) 

 

Site officiel de Graham Stevens activiste

http://bluegreenuk.com/index.html