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Avec Marine Serre, en mode circulaire

À 31 ans, la créatrice originaire de Brive-la-Gaillarde est l'une des étoiles montantes de la mode, séduisant jusqu'aux plus grandes stars américaines, comme Beyoncé ou Michelle Obama. Avec une approche unique, celle de l'upcycling — ou la valorisation de vêtements déja portés, considérés comme rebuts, qu'elle magnifie dans des créations cérébrales et « anti-fashion ». Rencontre avec une styliste radicale, qui veut changer les modes de pensée et de faire de l'industrie*.

± 8 min

Rien ne la prédestinait à devenir l'une des créatrices de mode les plus courtisées de sa génération. Née à Brive-la-Gaillarde, loin, très loin du microcosme parisien, Marine Serre était sur les rails pour embrasser la carrière de joueuse de tennis professionnelle — mais elle échouera de peu aux présélections de Roland-Garros. C'est vers la mode, une autre passion, qu'elle se tournera alors, passant par la prestigieuse école d'art et de design La Cambre, à Bruxelles. Après des stages chez les plus grands noms du secteur (Alexander McQueen, Maison Margiela ou Balenciaga), elle remporte haut la main le prix LVMH en 2017 (qui récompense la jeune création et offre une bourse, ndlr). Aujourd'hui, à peine trentenaire, Marine Serre impose sa vision toute radicale de la mode, soit des vêtements fabriqués en matières « régénérées ». Entre ses mains, des tapis ou des torchons anciens deviennent des robes neuves, des écharpes se transmuent en manteaux, et de vieilles fourchettes sont transformées en bijoux. Une approche « anti-fashion » qui est aussi une réflexion profonde sur nos modes de consommation. En 2020, Marine Serre offrait à la collection du Musée national d'art moderne plusieurs de ses créations. Rencontre avec une styliste qui pense la mode de demain avec celle d'hier.

Guillaume Leingre — Tout commence par l'observation d'une collection d'objets usuels…

Marine Serre — J’ai commencé en chinant, c’est-à-dire en fouillant dans des bacs ou sur des portants pour trouver des fripes, des chemises, des robes, en un mot de la matière textile ; je le faisais sans savoir coudre. J’allais chez Emmaüs, au Secours populaire ou dans des lieux équivalents. Je me constituais une garde-robe, mais je collectionnais aussi et j’assemblais ce qui n’avait pas vocation à se rencontrer. Tout est parti d’un grand-père : il tenait un bar mais c’était aussi un brocanteur et un collectionneur hors pair. Il n’avait pas beaucoup de moyens et s’intéressait à ce qu’on appelle les arts populaires, alors il collectionnait tout (ou presque tout) ce qui avait trait à la vie quotidienne : porte-clés, verres, chaises, brocs, décapsuleurs, etc. Il y avait un côté Tour de France dans cette collection ! Des choses sans valeur mais classées avec méthode et qui, assemblées, produisaient un effet visuel incroyable. Son bar, son garage – la caverne aux trésors – étaient très beaux. Il s’agissait de collections parfaitement ordonnées et réfléchies. Mon grand-père ne présentait aucune pièce en double : les doublons étaient remisés dans un tiroir, sans classification. J’avais alors le droit d’en prendre, par exemple un porte-clés que j’aimais bien. Sans ça il ne me l’aurait pas donné. Impossible. La pièce unique restait dans la collection. Ce fut riche d’enseignement et de rêveries : cela m’a d’abord apporté un goût pour la recherche ; ensuite l’idée qu’une chose a priori sans valeur peut être rare ! La valeur est celle que l’on donne aux choses : ce n’est pas seulement le prix qui compte.

 

J’ai commencé en chinant, c’est-à-dire en fouillant dans des bacs ou sur des portants pour trouver des fripes, des chemises, des robes, en un mot de la matière textile ; je le faisais sans savoir coudre. […] Tout est parti d’un grand-père : il tenait un bar mais c’était aussi un brocanteur et un collectionneur hors pair.

Marine Serre

 

Enfin, même si j’ai formulé cette idée plus tard, le garage de mon grand-père, avec ses collections, ressemblait à une œuvre, une sorte de grande installation, et cela m’a beaucoup influencée. C’est en quelque sorte la matrice d’une méthode. Quand j’entrais dans ce garage, je voyais les collections, et j’étais fascinée. J’ai conservé sa collection de porte-clés. Elle est ici à l’entrée des bureaux : c’est un grand tableau en bois avec plein de porte-clés publicitaires uniques.
 
Tout cela se passait dans un village de Corrèze…

Marine Serre — Au milieu des forêts, des montagnes et des animaux. Loin des boutiques de mode, et même loin de tout magasin. J’ai grandi dans un hameau. C’était une enfance rurale, près de la nature, dans une région assez à l’écart : c’était isolé et merveilleusement beau. Il y a en Corrèze quelque chose qui évoque le cinéma d’Andreï Tarkovski : un silence, une sensation du temps particulière, une immersion profonde dans les éléments. Les enseignes de mode n’existaient pas, sauf dans la petite ville d’à côté ; c’étaient des Pimkie ou autres, mais ça ne m’intéressait pas. Pour s’habiller, si on souhaitait un peu d’originalité, soit on prenait les vêtements de ses parents ou de ses grands frères et sœurs, soit on chinait chez Emmaüs ou dans des brocantes. J’ai ainsi constitué une garde-robe énorme dans laquelle je piochais. L’étape suivante, et inévitable, fut celle de l’assemblage. C’est là que j’ai appris, ou plutôt perçu, un rapport au temps intéressant : je mettais un jean Guess avec un haut en dentelle des années 1940 ; un vêtement d’ado près d’un autre ayant appartenu à une grand-mère. Cela produisait des rencontres passionnantes et conflictuelles. J’inventais mon propre style. C’était assez pragmatique comme façon de faire, mais cela définissait une approche du vêtement dont j’ai décidé de faire une mode. Ensuite, j’ai intégré un pensionnat d’arts appliqués avant de réussir le concours d’entrée de l’école de La Cambre à Bruxelles. J’y ai appris à coudre, à démonter des vêtements. J’ai surtout donné un sens à ce qui était intuitif, c’est-à-dire à l’idée de transformation, et à un certain regard porté sur les choses.

 

Partir du matériau détermine une attention spécifique. Non pas à soi mais aux choses, aux objets…

Marine Serre — C’est tout à fait cela. C’est un regard mais aussi un soin apporté à ce dont on hérite. C’est une attention portée à un objet en particulier, d’où vient-il, que raconte-t-il, quelle était son utilité. La subjectivité joue ici : non dans l’expression d’une intériorité ou d’une idée, mais dans le regard, soit sur les choses, soit sur la matière. Car dans un vêtement il faut distinguer la coupe du tissu. Le regard peut choisir. C’est comme si on élisait des objets (ou des matières) dignes d’être regardés de nouveau. J’y mets du sens mais c’est aussi une éthique. Comment faire durer un objet ? Comment valoriser ce qui n’a pas ou plus de valeur au sens usuel du terme ? Ne peut-on pas regarder ce dont on hérite (ces dizaines de millions de vêtements) d’une autre manière, y voir autre chose que des déchets et les transformer ? Cette voie m’a rendue créative, en apprenant à construire un vêtement.

 

Comment valoriser ce qui n’a pas ou plus de valeur au sens usuel du terme ? Ne peut-on pas regarder ce dont on hérite (ces dizaines de millions de vêtements) d’une autre manière, y voir autre chose que des déchets et les transformer ?

Marine Serre

 

Dès 2017 vous remportez le prix LVMH pour les jeunes créateurs de mode. Soudain vos questionnements accèdent à une tout autre échelle, sans doute vertigineuse ?

Marine Serre — Ce fut un coup de tonnerre : je venais tout juste d’obtenir mon diplôme (l’année précédente), j’étais jeune, 25 ans, et subitement je fus confrontée à des enjeux de production qui ne pouvaient plus rester artisanaux. Jusque-là j’avais une micro-entreprise, aucun employé; je faisais tout moi-même. Tout à coup la logique a basculé : mon processus créatif devait s’adapter à des enjeux de marque et d’industrie. Changer d’échelle était crucial : il fallait passer d’une logique individuelle à une logique de maison, vendre trois cents jupes et pas dix, travailler avec plus de personnes. Le tout sans renier mes valeurs les plus profondes : redonner du sens à la mode. Comment y parvenir à une échelle de maison ? J’ai rembobiné le chemin parcouru et mis en évidence le cœur de ma démarche, à savoir mon mode de production. Comment faire trois cents jupes à partir de vêtements recyclés ? C’était tout l’enjeu. Était-ce mon désir en termes de mode ? La réponse fut « oui ». À La Cambre, j’avais présenté une collection  réalisée à partir de bâches de jardin et en tirant parti de ce dialogue entre les matières qui m’est cher. Je travaillais avec des revendeurs de fins de séries, de tissus ou de vêtements. Il en existe beaucoup à Bruxelles ; la ville est idéale et stimulante pour cela. Parfois, j’avais trois mètres de tissu, parfois moins, parfois deux robes de la même couleur ou aucune. En un mot, je devais me débrouiller avec ce que je trouvais. C’étaient des contraintes créatives. Je n’avais pas d’argent pour faire autrement. Mon vocabulaire était déjà en place dans ses grandes lignes : le logo en forme de croissant de lune, la moire, les culottes portées sur la tête, et surtout j’avais donné un sens à la méthode consistant à faire dialoguer les matières neuves et anciennes. Tout s’articulait. J’ai intitulé cette première collection d’école « Radical Call for Love ». Grâce à elle, j’ai été sélectionnée pour le Festival international de mode et de photographie à Hyères, le prix Andam et le prix LVMH. J’ai donc choisi la continuité. « Manic Soul Machine » (2018), la première collection présentée à la fashion week, se composait de trente-cinq silhouettes réalisées pour un tiers à partir de matières régénérées, pour les vêtements. Forcément, tout le monde de la mode était très surpris.

 

Aujourd’hui, dans la Maison Marine Serre, nous utilisons environ 50 % de matières upcyclées.

Marine Serre

 

Aujourd’hui, dans la Maison Marine Serre, nous utilisons environ 50 % de matières upcyclées. Mais pour y parvenir il a fallu transposer à une autre échelle cette idée de régénérer des produits textiles en fin de cycle pour les transformer en pièces uniques, non reproductibles et désirables : au lieu d’aller dans des échoppes de centre-ville choisir la matière, j’ai sillonné des entrepôts de vêtements usagés. Ce type de lieux interroge nos modalités de vie individuelle ou collective. Ce fut aussi un choc esthétique et professionnel : la première fois que je suis entrée dans un tel entrepôt de vêtements, j’ai été très émue : c’était gigantesque, bouleversant. Oublié. Attendant quelque chose. […]


Votre mode met volontiers en avant une domesticité plus utopiste que familiale, avec une communauté encore en devenir, à la fois centrée sur des valeurs telles que l’écologie, la campagne, le temps donné aux choses, et défilant néanmoins lors de la Fashion Week…

Marine Serre — C’est juste. Je suis attachée à l’idée de collectif. J’ai aussi d’autres passions que la mode : la cuisine, le jardinage, la musique, les animaux ; et plus largement notre relation avec la nature. Je me sens proche du Manifeste des espèces compagnes de Donna Haraway (paru en 2003, ndlr). Mon langage est ici. Sans espace, et sans une attention au temps, on ne peut rien réaliser qui ait du sens. Dans une industrie rythmée et ultra-rapide telle que la mode, le temps est un défi constant, quotidien. Le prix LVMH a révélé un autre aspect : l’espace utile. Il m’en faut pour travailler selon le processus que je viens de décrire. Il ne s’agit pas uniquement d’avoir des ordinateurs. Nous recevons, examinons et sélectionnons la matière. Elle nous arrive chaque semaine par ballots, majoritairement en provenance d’Europe. Sans espace, il est impossible de la traiter. C’est pourquoi nous avons notre entrepôt — ma pièce préférée… Désormais des personnes de l’équipe recherchent cette matière, parcourent les stocks ou font les brocantes pour dénicher des pièces intéressantes. De plus en plus souvent, des revendeurs les mettent de côté car ils connaissent désormais la maison. Elle a évidemment grandi depuis 2019 et je suis très touchée par le fait d’avoir sensibilisé des gens à ce processus. On partage une même idée de régénération. Cela fait évoluer les regards mais aussi le système de la mode.

 

Faire le tri dans les poubelles de la mode. Ne pourrait-on pas imaginer une mode avec ? C’est aussi simple que cela. Les matières neuves ne m’intéressent pas trop. La transformation d’une matière qui a perdu de sa valeur au sens usuel du terme m’intéresse davantage.

Marine Serre

 

Aujourd’hui, on travaille toutes les saisons avec des matières ou des vêtements usagés que l’on trouve par tonnes : les vestes de pêche, les T-shirts avec des messages, les taies d’oreiller, les serviettes de bain, les écharpes en soie, ou les jeans (comme pour la dernière collection « State of Soul », 2022). Faire le tri dans les poubelles de la mode. Ne pourrait-on pas imaginer une mode avec ? C’est aussi simple que cela. Les matières neuves ne m’intéressent pas trop. La transformation d’une matière qui a perdu de sa valeur au sens usuel du terme m’intéresse davantage. […] Je n’ai pas envie de détériorer la matière que nous avons la chance de trouver. C’est un trésor. On y porte attention, on le ménage. On le comprend. C’est un aspect que je souligne volontiers auprès des équipes, de celles et ceux qui les rejoignent : on respecte ce qu’on a. Pas de découpe en morceaux, pas de patchwork inutile, rien qui fasse perdre son sens à la matière d’origine ; au contraire : des actions et des gestes pour la magnifier. Car mes enjeux — c’est important — restent ceux de la mode : on fabrique des vêtements désirables. Je ne réalise pas un geste artistique mais bien des vêtements, destinés à être achetés puis portés. Parvenir à cet équilibre n’est pas donné d’emblée quand on part de torchons de cuisine ! Cette tension reste passionnante et elle fait sens. La part de jeu est indéniable.

 

Je ne réalise pas un geste artistique mais bien des vêtements, destinés à être achetés puis portés. Parvenir à cet équilibre n’est pas donné d’emblée quand on part de torchons de cuisine !

Marine Serre

 

Pourriez-vous décrire l’impact de cette transformation sur le public, sur son regard ?     

Marine Serre — Nous avons été confrontés à deux difficultés, même si elles se sont estompées car la maison est désormais reconnue. La première concerne la réception, c’est-à-dire la réaction des gens disant : « Je pourrais coudre ce vêtement moi-même. Un pantalon en torchons, n’importe quoi. » Or ce n’est pas si simple de rendre un torchon désirable… Le second écueil a été plus surprenant et difficile à éviter : il tient au fait de vendre ces pièces. Nous ne vendons jamais ou presque deux fois le même manteau, tout simplement parce que la matière recyclée parle (elle guide la forme) et qu’elle n’est pas disponible à l’infini. C’est elle qui commande. Les stocks sont finis, et non à l’inverse, infinis. Ainsi les clients qui achetaient une pièce régénérée sur Internet en recevaient une qui n’était pas exactement identique à celle qu’ils avaient vue sur le site, et ils demandaient un remboursement. Cela nous a obligés (et on le fait encore) à photographier chaque variante mise en vente et à bien indiquer que chacune est spécifique et unique. Cela confère une dimension de rareté à ce prêt-à-porter ; on l’éloigne nécessairement de la production en série. J’espère avoir fait évoluer le regard sur la mode et sur le désir de posséder. Acquérir un vêtement ne se joue-t-il pas à un autre niveau que dans ce rapport exact au modèle auquel nous sommes habitués ? Je voulais faire bouger l’industrie mais aussi la perception du public de la mode. Redonner du sens à des matières engendre la transformation de toute la chaîne, c’est le plus intéressant à constater. J’assume cette archéologie de la matière usagée, et son corollaire, la transmission : celle de la signification, d’un regard sensible. […]

 

Je voulais faire bouger l’industrie mais aussi la perception du public de la mode […] J’assume cette archéologie de la matière usagée, et son corollaire, la transmission : celle de la signification, d’un regard sensible.

Marine Serre

 

 

Quel est le sens de la « régénération » dont vous parlez ?

Marine Serre — Elle provient d’un regard sur les tissus ou les textiles, et d’une attention portée à leur énergie. Chaque matière possède une vibration propre. Un torchon, par exemple, a vécu plein d’événements : il a une histoire, une vie; il a croisé des familles, de la vaisselle, des mets, des gestes, des taches ou de l’eau. D’un point de vue matériel, il a une beauté spécifique. Une nappe vieille d’un siècle et une nappe actuelle sont distinctes ne serait-ce que par la main du tissu. Le matérialisme de ma mode souligne ces gestes cachés ; elle procède d’un déplacement de fonction. Et surtout elle magnifie. C’est mon vœu. Il en va de même pour une écharpe écossaise : comme le torchon, elle a traversé des événements, parfois des révolutions ! Elle a une fonction de protection, elle témoigne d’une culture : on retrouve ici tout un langage du vêtement qui m’est très cher. On me dit parfois : « cette couverture me rappelle celle qui était chez ma grand-mère » ou « ce T-shirt est celui que je portais enfant ». La régénération a donc fonctionné. Elle mobilise des souvenirs et donc une sensibilité propre à chacun. La nostalgie n’entre en rien dans mon propos. La matière, et l’énergie qui va avec, oui. D’où la nécessité de découper cette matière, de la travailler et de la faire vivre. C’est comme en cuisine : un chef regarde les légumes, les épices ou les herbes, puis il les travaille pour les sublimer, mettant l’accent sur leur saveur, leur couleur ou leur forme. C’est précis. […]

 

« Radiation », « Mind Melange Motor » (inspirée par l’univers du roman Dune, ndlr), « Marée noire », « Amor Fati », « Core », « Fichu pour fichu », « Hard Drive »… Vos collections décrivent un monde inquiet mais aussi une humanité imbriquée dans la technique. Est-ce parce que la qualité de la matière périclite que ces thèmes s’imposent nécessairement ?

Marine Serre — Un fait est indéniable : lorsqu’il n’y aura plus dans les entrepôts ou les boutiques de seconde main que des rebuts de la fast fashion, la situation sera différente, je n’aurai plus rien de beau à transformer. C’est vrai pour nous la maison Marine Serre, mais aussi collectivement. L’univers des défilés est inspiré par la perte, mais traversé aussi par des références à une communauté régénérée et réflexive. On y croise le cinéma de Tarkovski ou de Jonathan Glazer, que j’admire, la musique de Genesis P-Orridge, la science-fiction, les extraordinaires dessins de vaisseaux de Chris Foss, ou la peau des salamandres, différente selon les régions du monde. Mon modèle de création s’inscrit dans une dimension finie. C’est une réalité indéniable. J’assume cette dimension. L’enjeu est bien d’imaginer une « régénération » impliquant plusieurs facteurs : régénération de la matière, de nos gestes, de nos regards, de nos modes de pensée. « L’imagination au service de la transformation ». Car on ne peut ni baisser les bras quant à l’avenir, ni abandonner l’idée de créer des choses désirables. Quand on pourra sortir tout nu dans la rue, j’arrêterai la mode, et ça m’ira très bien aussi, mais ce n’est pas encore le cas. […]

 

Quand on pourra sortir tout nu dans la rue, j’arrêterai la mode, et ça m’ira très bien aussi, mais ce n’est pas encore le cas.

Marine Serre

 

 

Il y aurait une bataille à mener pour changer le cours du monde ?

Marine Serre — La bataille c’est d’agir à temps. C’est redonner du sens à nos actes et à nos habitudes. C’est régénérer. » ◼