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Léda

1920-1926

Constantin Brancusi

Dans la mythologie, Léda est une jeune fille que Zeus séduit en se transformant en cygne. Dans la sculpture de Brancusi, c’est Léda qui se métamorphose. Le cygne est un animal dont le corps est souvent associé à une identité hybride, entre masculin et féminin. Son cou est proche d’une forme phallique tandis que son corps l’est d’attributs féminins. L’oiseau et la femme, le masculin et le féminin se mêlent dans un même mouvement. 
Cette transfiguration se traduit par les formes complexes de la sculpture, ses contours asymétriques, l’intersection décalée de la forme supérieure avec la forme inférieure, donnant naissance à des passages et des perceptions multiples. 

 

À partir de 1932, Brancusi ajoute à la sculpture un grand disque en acier poli qui suggère la présence de l’eau et du miroir dans lequel Léda se reflète et modifie sa forme. Modifications qu’accentue encore l’apport d’un moteur et d’un roulement à billes disposés sous le plateau circulaire. 

 

Au sein de l’atelier, le corps de Léda est dans un état de métamorphose permanente. Par le miroitement de la lumière à la surface du bronze poli, la sculpture se mêle à son reflet dans le cercle d’acier et absorbe son environnement. Léda devient une pure présence lumineuse. Le poids et la légèreté, l’équilibre et le déséquilibre sont un même événement à l’intérieur d’un temps continu, une durée propre aux sculptures de Constantin Brancusi. 

 

Léda occupe une position centrale au sein de l’atelier. Créée au début des années vingt, elle reste une figure unique. Elle semble n’avoir été précédée ni suivie d’aucune sculpture proche. Un seul marbre a été sculpté par Brancusi, prolongé par un bronze. 


Pour aller plus loin

Brancusi et Léda dans la collection du Centre Pompidou

Série de photographies de Léda prises par Brancusi entre 1921 et 1936