Les cinémas du Centre Pompidou s'installent au mk2 Bibliothèque

Les premiers programmes que nous déployons au mk2 Bibliothèque × Centre Pompidou transportent chacun une part de ce qui nous constitue – de la création moderne et contemporaine articulée aux mouvements de la société et de la pensée à toutes formes de dialogue, de circulation ou de frottement interdisciplinaires.
 

La rétrospective intégrale consacrée à Radu Jude (Kontinental ’25, N’attendez pas trop de la fin du monde, Bad Luck Banging or Loony Porn) ouvre les lieux, à partir du 23 septembre, juste après le finissage de la dernière exposition au Centre Pompidou, conçue par Wolfgang Tillmans. L’œuvre fulminante et libératrice du cinéaste roumain est avant-gardiste parce qu’aux prises avec les emballements fous d’un présent malade qu’elle ne craint pas d’affronter et de provoquer pour le dépasser. Ses 28 films traversent la fiction, le document, l’archive, l’essai, comme le temps qu’ils font résonner aussi avec le passé, celui du 20e siècle européen.

En cette année de centenaire de Gilles Deleuze, une semaine débute le 4 novembre avec une ouverture à la Fémis et un colloque à l'université Paris 8, avant de rejoindre le mk2 Bibliothèque × Centre Pompidou et la BnF, du 7 au 9 novembre, pour y proposer un inventaire actuel de la pensée du philosophe. Conférences, projections, performances, séances d’écoute, atelier restituent et fêtent tout au long du week-end le mouvement des idées et la création de concepts.
 

La Cinémathèque idéale des banlieues du monde, que le Centre Pompidou et les Ateliers Médicis développent ensemble depuis quatre ans sur une idée d’Alice Diop, se consacre aux images et aux cinéastes issus des périphéries à travers un catalogue de films, une plateforme en ligne, des programmations en tous lieux, un workshop et des bourses pour accompagner et soutenir la jeune création, la collaboration à la restauration de films et une résidence pour préserver le patrimoine cinématographique des banlieues. Du 14 au 17 novembre, elle partage au fil de projections, rencontres, séminaire et performances des œuvres, des artistes, des territoires trop peu ou mal représentés et traverse avec eux les questions qui l’animent : qu’est-ce qu’un film, un et une cinéaste de banlieue ? Qui a le droit de faire trace ?
 

À partir du 28 novembre, l’œuvre plurielle du cinéaste, peintre, écrivain et jardinier Derek Jarman, présent dans les collections du Centre Pompidou, figure de l’avant-garde et de l’underground anglais des années 1980, militant des droits homosexuels et pionnier de la culture queer à l’époque du conservatisme thatchérien, déploie ses fastes et fureurs visionnaires.

Fin janvier 2026, nous abordons avec le cinéaste espagnol Jonás Trueba, ses acteurs et collaborateurs une entreprise passionnante de renouvellement de la conception, de la production et de la diffusion des films à travers la rétrospective de leur travail, des rencontres, une performance et la publication d’un premier livre en français. La manifestation partage les questionnements qui les animent : quelles fictions aujourd’hui ? À quelle échelle ? Quelle place pour le collectif ? De qui dépendre ?
 

Au printemps, c’est une légende espagnole qui viendra retraverser avec nous et de nombreux invités tout son cheminement, depuis le foisonnement artistique qui l’a vu naître au début des années 1980 et l’a définitivement imprégné : Pedro Almodóvar, qui, en plus de vingt-cinq films à ce jour, a développé une œuvre à la fois queer, irrévérencieuse et mondialement célébrée.
 

En juin, Céline Sciamma, devenue en cinq films une figure essentielle, tant sur la scène française qu’internationale, et qui depuis quelques années travaille autrement, loin de l’industrie, de recherches en rencontres, fête à travers films et dialogues « le siècle 2 » du cinéma, qui débute, selon elle, alors même que son économie et son modèle actuels sont fragilisés.
 

En complément, la Cinémathèque du documentaire par la Bpi parcourt entre autres l’œuvre du documentariste arménien Harutyun Khachatryan et le Musée national d'art moderne du Centre Pompidou interroge, avec la complicité du service de la Parole, l'actualité de la programmation et de l'essai que l'historien d'art Lawrence Alloway consacra, au tournant des années 1960 et 1970, au cinéma made in USA, Violent America, à l'occasion de la publication de l’ouvrage en français.
 

De l’automne à l’été, une première saison hors-les-murs ouverte aux questions, aux crises et aux espoirs que suscitent notre époque : un viatique pour la route.

Programme disponible dans le dossier de presse à télécharger ci-dessous

Département culture et création
Directeur
Mathieu Potte-Bonneville

Responsable du service cinémas du département
culture et création, Centre Pompidou
Judith Revault d’Allonnes

Chargées de programmation, Centre Pompidou
Charlène Dinhut, Amélie Galli, Eva Markovits, Louise Rinaldi