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« Kandinsky. La musique des couleurs » : un voyage entre l’âme et l’esprit

Partitions, disques, livres, outils… « Kandinsky. La musique des couleurs » rassemble près de deux cents œuvres du maître et objets de son atelier issus du Centre Pompidou et de collections internationales, qui tous expriment la place fondamentale de la musique dans son quotidien, dans sa vocation d’artiste et dans l’évolution de sa pratique vers l’abstraction. Une exposition événement, conçue en collaboration avec la Philharmonie de Paris, dans le cadre du programme Constellation. Présentation, par Angela Lampe.

± 3 min
« Je ne veux pas peindre de la musique. Je ne veux pas peindre des états d’âme »
Vassily Kandinsky, Conférence de Cologne, 1914
 
« Tendez votre oreille à la musique, ouvrez votre œil à la peinture. Et… ne pensez pas ! (…) Demandez-vous, (…), si cette œuvre vous a fait “promener” dans un monde inconnu auparavant. Si oui, que voulez-vous encore ? »
Vassily Kandinsky, « La valeur d’une œuvre concrète », 1938

 

 

 

Entre ces deux citations — telles des balises éclairant le cheminement de ce pionnier de la peinture abstraite —, l’exposition « Kandinsky. La musique des couleurs » a pris forme. Il s’agissait, d’une part, de transmettre la pensée du peintre mélomane : montrer comment, en prenant pour modèle la musique — art abstrait par essence —, Vassily Kandinsky parvient à s’affranchir du mimétisme, et comment l’univers sonore ouvre, en retour, la voie à une approche résolument interdisciplinaire, à la synthèse des arts.

 

D’autre part, il convenait d’éveiller les sens du spectateur, de le laisser porter par les notes de musique tout en l’immergeant dans la puissance expressive des toiles. Ce double défi — s’adresser à la fois à l’esprit et à l’âme — a pu être relevé grâce à la belle collaboration avec la Philharmonie, forte de sa grande expérience dans la conception d’expositions mêlant arts plastiques et musique.

 

À travers la présentation de ses partitions et livres sur la musique que Kandinsky conserve, les photos de ses amitiés musicales, comme son importante collection de disques, on comprendra que la musique constitue pour lui un environnement quotidien, autant matériel qu’intellectuel.

 

Ensemble avec Marie-Pauline Martin, directrice du Musée de la musique et co-commissaire de l’exposition, nous avons conçu un parcours en douze chapitres qui débute par le choc Wagner qu’éprouve Kandinsky en 1896 lors d’une représentation de Lohengrin à Moscou, se poursuit avec la découverte des œuvres atonales de Schönberg en 1911 à Munich et les tentatives de Kandinsky d’une nouvelle forme d’« art total » sur scène, en allant jusqu’aux années du Bauhaus pour, enfin, clore sur la réunion de ses trois dernières grandes compositions comme un coup de théâtre final.

À travers la présentation de ses partitions et livres sur la musique que Kandinsky conserve, les photos de ses amitiés musicales, comme son importante collection de disques, on comprendra que la musique constitue pour lui un environnement quotidien, autant matériel qu’intellectuel. Si la majorité des œuvres et documents proviennent des collections du Musée national d’art moderne, quelques chefs-d’œuvre issus des collections allemandes, suisses ou américaines ponctuent le parcours.

 

Les tableaux de Kandinsky seront également mis en relation avec ceux d’Arnold Schönberg, Vladimir Baranoff-Rossiné, Paul Klee, Auguste Macke ou František Kupka, apportant une perspective élargie et une meilleure contextualisation de son travail.

Un système d’écoute au casque permettra aux visiteurs de plonger dans une bande sonore soigneusement élaborée par l’équipe de la Philharmonie. Et enfin, les animations et projections viendront ponctuer le parcours de séquences immersives, en résonance avec une scénographie originale, imaginée par Pascal Rodriguez, architecte-scénographe du Centre Pompidou. ◼