Debate / Encuentro
Musée 2.0
01 abr 2008
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Dans « Une partie de fiches en l'air », Nicholson Baker pointait les profits et les pertes des bibliothèques américaines à l'heure de leur informatisation dans les années 80. Le musée d'art moderne et contemporain pourrait aisément succéder à la bibliothèque dans cette chronique ironique de la marche en crabe du progrès. De prouesses technologiques en traumatismes culturels, la ressource électronique a transformé en deux décennies les us et les coutumes des gardiens de la culture matérielle : elle participe désormais de la production et de la conservation des oeuvres et des documents, du développement de la muséographie et de la diffusion des collections.
Dans « Une partie de fiches en l'air », Nicholson Baker pointait les profits et les pertes des bibliothèques américaines à l'heure de leur informatisation dans les années 80. Le musée d'art moderne et contemporain pourrait aisément succéder à la bibliothèque dans cette chronique ironique de la marche en crabe du progrès. De prouesses technologiques en traumatismes culturels, la ressource électronique a transformé en deux décennies les us et les coutumes des gardiens de la culture matérielle : elle participe désormais de la production et de la conservation des œuvres et des documents, du développement de la muséographie et de la diffusion des collections.
La base de gestion des collections et de données documentaires, l'adresse mèl et la clé USB sont entrées dans la panoplie du professionnel des musées. Le comportement dynamique d'un public internaute en pleine croissance, qu'il soit profane ou spécialiste, incite le musée à construire des salles d'exposition et des magasins documentaires virtuels. L'entreprise de dématérialisation des contenants et des contenus qui a pris son essor avec le XXIe siècle, permet au musée de reconfigurer son offre et ses services en tirant parti des avantages de la numérisation des ressources, de leur mise en ligne et de leur gestion informatique. La « boîte-à-outils » du musée tire désormais parti des spécificités du Web : un flux de données continu circulant sur un vaste réseau ; une panoplie d'instruments et de formats éditoriaux ; une pratique collective, voire mutualiste grâce au partage des contenus numériques ou numérisés. Jamais le spectre des ressources ne fut plus large et plus riche qu'aujourd'hui ; jamais non plus il ne fut si difficile à maîtriser. La substance électronique a les défauts de ses qualités : elle est instable, altérable et volatile. L'intégrité, la traçabilité et la pérennité de la donnée constituent un enjeu majeur pour le musée, confronté au risque de se retrouver à la tête d'un patrimoine corrompu ou inaccessible. L'animation technologique de la création d'hier et de maintenant, gourmande en moyens humains et techniques, conduit le musée à penser de nouveaux modèles d'organisation et de financement. Enfin, le matériel et l'immatériel ne jouissent du même coefficient d'expérience ; éviter le « clonage » numérique de la collection et le parasitage du matériel par l'immatériel est l'un des enjeux majeurs de la politique éditoriale numérique du musée.
Vingt ans après son passage du « seuil électronique », le Musée national d'art moderne organise une journée professionnelle destinée à esquisser un bilan critique des « splendeurs et misères » de la ressource électronique appliquée à la diffusion et à la conservation de la création contemporaine. Divers intervenants restitueront leur expérience en matière de numérisation, systèmes de gestion des collections et d'information documentaire, produits éditoriaux numériques et stratégies managériales.
Sur une proposition de Nathalie Leleu, Attachée de conservation au Mnam-Cci, Centre Pompidou.
En partenariat avec le Centre culturel canadien à Paris.
Avec le soutien du Comité français de l'ICOM
Informations et conditions d'inscription : Christine Bolron
Tél. : 01 44 78 46 52 Mél : christine.bolron@centrepompidou.fr
Programme
9h30 Ouverture : Alfred Pacquement (Directeur du Mnam-Cci, Centre Pompidou) Introduction : Nathalie Leleu (Attachée de conservation, Mnam-Cci, Centre Pompidou)
10h Produire et gérer le patrimoine numérique
1/ La culture matérielle du musée se convertit progressivement en données électroniques. Un nombre croissant d'œuvres les utilise et les campagnes de numérisation des fonds documentaires remplissent les magasins virtuels des bibliothèques de musée. Numériser est-il un moyen de conserver, alors que la stabilité et la fiabilité de la ressource sont controversées ?
Intervenants : Pierre-Yves Desaive, Attaché scientifique, Musées royaux de Belgique, Bruxelles, avec la collaboration de Karine Lasaracina, Attachée scientifique, Musées royaux de Belgique.
2/ La réalité des salles et des réserves du musée est désormais augmentée par la virtualité du cyberespace. Les outils de gestion de la collection se sont dématérialisés et de nouveaux systèmes documentaires et muséographiques gèrent la plateforme virtuelle du musée. La fonction de « e-conservateur » est émergente au sein du personnel du musée ; quelles sont ses missions et les conditions de son succès ?
Intervenants : Peter Weibel, Directeur du ZKM, Karlsruhe et John Stack, Directeur de Tate Online, Tate, Londres.
3/ Table ronde : la ressource numérique, moyen de conservation et/ou de diffusion ?
Modératrice : Nathalie Leleu, Attachée de conservation, Mnam-Cci, Centre Pompidou.
Avec : Pierre-Yves Desaive, Attaché scientifique, Musée royal des beaux-arts de Belgique, Bruxelles ; Peter Weibel, Directeur du ZKM, Karlsruhe ; John Stack, Directeur de Tate Online, Tate, Londres ; Daniel Teruggi, Directeur du Groupe de Recherches Musicales, Institut national de l'Audiovisuel ; Marie Cornu, Directrice du Centre d'Etudes sur la Coopération Juridique Internationale.
14h30 La politique éditoriale numérique
1/ L'environnement hypermédia du Web offre des supports et des formats alternatifs à ceux de l'édition traditionnelle ; l'accès aux ressources de l'histoire de l'art s'est élargi, à l'instar de leur diffusion. La nature de ces ressources a elle-même évolué et s'est diversifiée. L'impact d'Internet sur les conditions de la recherche et l'animation des réseaux scientifiques est considérable. Quel parti scientifique le musée peut-il en tirer ?
Intervenant : Alain Depocas, Directeur du Centre de recherche et de documentation (CR+D) de la fondation Daniel Langlois, Montréal.
2/ L'irruption de nouvelles fonctionnalités et de nouveaux usages au sein du Web contribue à modifier les rapports entre les institutions muséales et leurs publics ; blog, wiki, forum, environnement 3D multi-utilisateurs font du visiteur un acteur potentiel du paysage muséal. Comment le musée peut-il utiliser ces technologies interactives pour renouveler son offre et sa relation au public ?
Intervenantes : Geneviève Vidal, Maître de conférence, Université Paris 13, Lab Sic ; Gaëlle Crenn, Maître de conférence, Université Nancy 2, GRICP.
3/ Table ronde : connecter le musée virtuel au musée réel.
Modératrice : Valérie Guillaume, Conservatrice, Mnam-Cci, Centre Pompidou.
Avec : Alain Depocas, Directeur du Centre de recherche et de documentation (CR+D) de la fondation Daniel Langlois, Montréal ; Geneviève Vidal, Maître de conférence, Université Paris 13, Lab Sic ; Gaëlle Crenn, Maître de conférence, Université Nancy 2, GRICP ; François Michaud, Conservateur, Musée d'art moderne de la Ville de Paris ; Anne-Laure Brisac, Responsable éditoriale, Institut national d'histoire de l'art.
Grand témoin : Jacques-François Marchandise, Directeur du développement de la Fondation pour l'Internet Nouvelle Génération (FING), Paris.
Quando
9:30 - 18:00