Cine / video
Reminiscences of a Journey to Lithuania
31 dic 2012
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Programme 19 : Réminiscences
« Williamsburg Brooklyn » est composé d'images filmées en 1950 lors de la première année de Jonas Mekas à New York. « Reminiscences of a Journey to Lithuania », raconte, en trois parties, les premières années de Mekas aux Etats-Unis, le retour dans son pays natal, après vingt-sept ans d'absence, en 1971, et les retrouvailles à Vienne avec ses amis, Peter Kubelka, Ken Jacobs, Hermann Nitsch et Annette Michelson. «Reminiszenzen Aus Deutschland » est une introduction à la période allemande de la vie de Mekas, entre 1944 et 1949.
Reminiscences of a Journey to Lithuania
de Jonas Mekas
États-Unis, 1972, 16mm, 82’, coul., vostf
musique : Konstantinas iurlionis
« Cette œuvre est composée de trois parties. La première est faite de films que
j’ai tournés avec ma première Bolex à notre arrivée en Amérique, surtout
pendant les années 1950 à 1953. Ce sont les images de ma vie, de celle
d’Adolfas, de ce à quoi nous ressemblions à l’époque ; des plans d’immigrants à
Brooklyn, pique-niquant, dansant, chantant ; les rues de Williamsburg. La
seconde partie a été tournée en août 1971, en Lituanie. Presque tout a été
filmé à Seminiskiai, mon village natal. On y voit la vieille maison, ma mère
(née en 1887), tous mes frères célébrant notre retour, les endroits que nous
connaissions, la vie aux champs et autres détails insignifiants. Ce n’est pas
une image de la Lituanie actuelle, ce sont les souvenirs d’une “ Personne
déplacée ” retrouvant sa maison pour la première fois après vingt-cinq ans. La
troisième partie débute par une parenthèse sur Elmshorn, un faubourg de
Hambourg, où nous avons passé un an dans un camp de travaux forcés pendant la
guerre. Après avoir fermé la parenthèse, nous nous retrouvons à Vienne avec
quelques-uns de mes meilleurs amis, Peter Kubelka, Hermann Nitsch, Annette
Michelson, Ken Jacobs. Le film s’achève sur l’incendie du marché aux fruits de
Vienne, en août 1971. Le son : je parle, pendant une grande partie du film, de
moi-même en tant que “ Personne déplacée ”, mes rapports avec la Maison, la
Mémoire, la Culture, les Racines, l’Enfance. Il y aussi quelques chansons
lituaniennes chantées par tous les frères Mekas. » Jonas Mekas
« Mekas n’a donc pas choisi l’exil. Les circonstances l’y ont contraint. Il y a
deux sortes de voyageurs, rappelle-t-il à propos de Reminiscences of a Journey
to Lithuania, ceux qui partent de leur plein gré à la rencontre du monde pour
chercher fortune ou simplement aller voir ailleurs si l’herbe est “ plus verte
” et qui, à la manière du Wilhelm Meister de Goethe font de leur voyage un
roman d’apprentissage, et puis il y a les autres, les déracinés, ceux qui sont
arrachés de force à leur pays comme de la mauvaise herbe et qui semblent
condamnés au ressassement de la nostalgie, au travail infini du deuil. »
Patrice Rollet, « Les exils de Jonas Mekas », Les Cahiers du cinéma n° 463,
janvier 1993
Quando
Desde 17:00
