Marcel Lods, 1891-1978

Cette exposition est consacrée à l’architecte-urbaniste, et photographe français Marcel Lods.

Marcel Lods, qui s’indignait qu’« à l’époque où l’homme réussit à déposer une caméra sur la lune, il ne parvient pas à supprimer la zone et les bidonvilles… », figure parmi les pionniers de l’architecture industrielle, [comme] de la modernité. Autre temps, autres méthodes : ainsi avait-il remplacé son crayon par l’appareil photo et… l’avion. L’on regardera ses clichés comme on regarde habituellement les dessins de ses pairs : c’est-à-dire comme une œuvre.

Un architecte photographie ses constructions, clichés qui constituent la matière et le sujet même de l’exposition qui lui est consacrée, et qui représentent son travail avec une efficacité que ses dessins – à vrai dire en petit nombre – n’auraient pu atteindre. Pour Lods, et il est un des premiers dans ce cas, la photographie a remplacé le dessin, elle devient son outil de « représentation » privilégié, substitution qu’il s’agit d’interroger, car la photographie ne saurait être un mode de compréhension comparable au dessin. […]

Pourquoi donc sinon d’abord pour dire que l’architecture n’est pas ontologiquement une question d’espace plastique, que les découpes de plans et de lignes auraient pour tâche de révéler. […] Lods attache de l’importance au montage qui se trouve ainsi inclus dans l’œuvre et au bout du compte la constitue. […] Ces compositions ne sont pas celles que l’édifice impose, elles sont reconstruites par le photographe. L’architecture industrialisée et technologique de Lods, cette foi progressiste devenue modèle antirhétorique du si peu progressiste high tech actuel, et qui y trouve comme son histoire, refuse une forme composée et sculpturale de l’architecture. […]

D’après Alain Guiheux, Le Magazine, n°65, 15 septembre-15 novembre 1991

Exposition organisée par le Cci en co-production avec l’Académie d’Architecture.