Vidéo
Feuilleton Hervé Aubron, L'art et les restes
2021
Feuilleton Hervé Aubron, L'art et les restes
Épisode 2 - Énergie : la dépense à l’œuvre. Dialogue avec Marie Lechner.
03-02-2021
Tipo | Captación Vidéo, 57min 40s |
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Dirección | Service audiovisuel |
Producción | |
En el marco de la serie |
Hors Pistes 2021 |
Información detallada
Resumen | Que serait un art des restes ? On peut l’entendre au moins de trois façons. L’activité créatrice ne peut désormais négliger, a minima, ses propres déchets. On n’invite pas ici à stipendier ou simplement mesurer les pollutions matérielles de l’industrie culturelle, à décerner des brevets de sobriété énergétique – quoique cela ne soit pas anecdotique à l’heure des data centers. En revanche, il faut avoir à l’esprit qu’aucune œuvre ou forme n’a désormais d’actualisation définitive, et est sujette à d’infinies variations sur les réseaux, comme autant de chutes dont la prolifération pose question. Ce sont aussi les ruines des anciens régimes artistiques et créateurs, ce qui reste de l’art, qu’il nous faut investir et éventuellement réagencer. Ce sont, enfin et surtout, les restes du monde (ses déchets, ses rebuts, ses pollutions, ses corps sacrifiés…) qu’il faut rendre perceptibles : une matière indésirable et encore largement occultée, non à seulement transmuer, et encore moins à « sublimer », mais à représenter ou figurer. Il y a là à inventer un nouveau « partage du sensible », pour reprendre la belle expression de Jacques Rancière. Critique de cinéma, Hervé Aubron a été rédacteur en chef du Magazine littéraire. Il a entre autres publié un essai sur le film Mulholland Drive de David Lynch (éd. Yellow Now), Génie de Pixar (éd. Capricci), ainsi que, avec Emmanuel Burdeau et chez Capricci, deux ouvrages consacrés à Werner Herzog : un livre d’entretiens, Manuel de survie, et une monographie à quatre mains, Werner Herzog pas à pas. L’euphorie de la dématérialisation qui anima la fin du siècle dernier semble à des années-lumière. Insatiables mangeurs d’électricité, fort calorifères, les data centers apparaissent aujourd’hui comme des haut-fourneaux où les données entrent en incandescence. Matrix est devenu un grille-pain. Comment prendre la mesure de cette folle dissipation ? Les arts numériques inventent des formes à cet égard, que l’on pourra comparer avec celles d’une autre flambée : celle du pétrole, telle que l’a figurée au 20e siècle cette autre industrie lourde qu’est le cinéma. Ancienne journaliste à Libération, où elle suivait entre autres les cultures numériques, Marie Lechner est aujourd’hui commissaire d’expositions et responsable des programmes artistiques à La Gaîté Lyrique. |
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Participantes |
Hervé Aubron
:
intervenant
Marie Lechner : intervenant |