Horloge (Turmuhr)
[1924]
Horloge (Turmuhr)
[1924]
Au début des années 1920, Arp imagine son « encyclopédie arpadienne » en transformant en formes organiques des objets du quotidien : bouteille, horloge ou même moustache.
Attaché à une représentation poétique des objets, Jean Arp ne conçoit pas moins de cinq Horloges en 1924. Dernière de la série, celle-ci, partagée en deux zones colorées qui évoquent l'alternance du jour et de la nuit, s'avère plus proche de la réalité. L'unique aiguille blanche côtoie de petits éléments biomorphiques dont l'observation microscopique fascinait alors les surréalistes.
Ámbito | Sculpture |
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Técnica | Bois peint |
Medidas | 65,3 x 56,8 x 5 cm |
Adquisición | Don de M. Claude Gubler, 2004 |
Inventario | AM 2004-156 |
Información detallada
Artista |
Jean Arp (Hans Arp, dit)
(1886, Allemagne - 1966, Suisse) |
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Título principal | Horloge (Turmuhr) |
Fecha de creación | [1924] |
Ámbito | Sculpture |
Descripción | Relief ovoïde |
Técnica | Bois peint |
Medidas | 65,3 x 56,8 x 5 cm |
Adquisición | Don de M. Claude Gubler, 2004 |
Sector de colección | Arts Plastiques - Moderne |
Inventario | AM 2004-156 |
Análisis
La méthode appliquée par Jean Arp à la réalisation de ses œuvres tend à relativiser l’intitulé péremptoire qui fait de ce bois circulaire de 1924 une horloge. Dans ses « souvenirs », il rend compte de la façon dont ses œuvres rencontrent leur titre : « Chacun de ces corps signifie certes quelque chose, mais ce n’est qu’une fois que je n’ai plus rien à y changer que je cherche ce qu’il veut dire et que je lui donne un nom » (Jours effeuillés…, Paris, 1966, op.cit., p. 383). Ces œuvres ont donc à voir avec des « corps ». Cet intérêt de Arp pour les formes organiques, pour le dynamisme du processus vital, l’a conduit à considérer les formes élémentaires de la biologie. Les « Horloges », qu’il conçoit en 1924, ressemblent aux images qu’offre l’œilleton d’un microscope. On y devine l’agitation de micro-organismes cellulaires. Cette curiosité pour la biologie est partagée par l’ensemble des surréalistes qui, tous, se passionnent pour les films scientifiques de Jean Painlevé (L’Œuf d’épinoche, de la fécondation à l’éclosion, 1925). Compagnon de route du surréalisme, Painlevé travaillait à la frontière de l’art et de la science (il était membre de l’Académie des Sciences). Il avait mis au point une technique permettant de filmer les micro-organismes à travers l’objectif d’un microscope.
L’année où Arp rejoint officiellement le surréalisme, il donne une forme artistique à cette curiosité biologique. Certaines des « Horloges » – la série en compte cinq (coll. part.) – présentent une composition complexe, une prolifération cellulaire, au sein desquelles les formes les plus oblongues peinent à s’imposer comme aiguilles de montre ou de réveil. Par ses formes et sa simplicité, l’œuvre du Musée (cat. rais. n° 61, repr. p. 36), issue de la collection de François Arp et qui est la dernière de la série, est celle qui ressemble le plus à une horloge stylisée. Son titre ne pouvait que s’imposer à son créateur. Horloge, publiée pour la première fois dans le n° 1 de Variétés en 1928, a figuré dans l’exposition parisienne des œuvres de Arp (n° 2 du cat.), organisée en 1927 par la Galerie surréaliste ; André Breton en a préfacé le catalogue.
Didier Ottinger
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007