Grande composition au corbeau
[1983 - 1986]
Grande composition au corbeau
[1983 - 1986]
L'étrangeté du tableau vient aussi bien du jeu d'échelles entre les personnages que de la forte présence du mur de la chambre, un badigeon épais, recouvrant d'anciennes inscriptions.
Ce grand tableau fait partie des dernières peintures de cet artiste réalisées à Rossinière, dans le canton de Vaud en Suisse, où il vit depuis 1977. On y retrouve, comme dans les tableaux des années 1940-1950, ces figures féminines alanguies dans des poses inconfortables. Le thème est sans doute inspiré des contes fantastiques de Pu Songling, un écrivain chinois du 17e siècle, où les jeunes filles sont des esprits des rivières dotées d'un pouvoir de métamorphose, leur permettant à la fois de duper les hommes et de traverser le temps.
Ámbito | Peinture |
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Técnica | Huile et caséine sur toile |
Medidas | 200 x 150 cm |
Adquisición | Don de American Friends of the Centre Pompidou, 2021 |
Inventario | AM 2021-442 |
Información detallada
Artista |
Balthus (Balthasar Klossowski de Rola, dit)
(1908, France - 2001, Suisse) |
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Título principal | Grande composition au corbeau |
Fecha de creación | [1983 - 1986] |
Ámbito | Peinture |
Técnica | Huile et caséine sur toile |
Medidas | 200 x 150 cm |
Inscripciones | B.DR.MO. : Bs |
Adquisición | Don de American Friends of the Centre Pompidou, 2021 |
Sector de colección | Arts Plastiques - Moderne |
Inventario | AM 2021-442 |
Source :
Nouvelle acquisition
Un nouveau chef-d’œuvre fait son entrée au musée grâce à la Centre Pompidou Foundation : Grande composition au corbeau (1983-1986) du célèbre peintre Balthus (Balthasar Klossowski de Rola). Ce don exceptionnel a été consenti par Donald E. Newhouse. Le tableau est actuellement exposé à l’entrée du musée, où il ouvre une nouvelle traversée de l’art moderne.
Cette peinture importante de la dernière période de ce peintre singulier et figuratif, loué par Antonin Artaud et Georges Bataille, proche de Giacometti et de Picasso, complète le bel ensemble que conserve déjà le Centre Pompidou. Le musée possède en effet plusieurs tableaux importants qui permettent de retracer le parcours de Balthus depuis les toiles exposées à sa première exposition, galerie Pierre Matisse en 1934 qui, par la charge érotique des tableaux exposés, fit scandale (Alice, 1933, et La toilette de Cathy, 1933) en passant par des œuvres plus classicisantes de la période de Chassy (La Phalène, 1959-1960, le Grand paysage à l’arbre, 1960, et La Chambre turque, 1965-1966) jusqu’à ses œuvres plus tardives, peintes en Suisse, dans son célèbre chalet de Rossinière, comme Le Peintre et son modèle, 1980-1981.
Balthus occupe une place à part dans l'histoire de l'art du 20e siècle. L'originalité affirmée de sa peinture, agressivement figurative, organisée autour de la question du voir et du désir, a intrigué les surréalistes et plus d'un critique Antonin Artaud, Pierre-Jean Jouve, Pierre Klossowski, René Char, Albert Camus ou encore Yves Bonnefoy. Sa longévité depuis le début des années 1930 jusqu'en l'an 2000, alliée à la permanence de son esthétique en font le peintre par excellence, celui qui pose la question du rapport entre littérature et peinture, entre la représentation et la forme et plus fondamentalement celle de la possibilité même de la peinture. Grande composition au corbeau, par sa technique, par son thème onirique mis en scène dans l’espace clos de l’atelier, ouvre la dernière série d’œuvres réalisées par le vieux peintre.
Recherchant des effets de matière et de matité proches de la fresque, Balthus crée, par le recours à la caséine, liant utilisé pour la peinture murale ancienne, une composition complexe faite de reprises et de superpositions sur un sujet énigmatique inspiré d’un conte chinois narrant la rencontre entre une femme-corbeau et un lettré, extrait des Contes extraordinaires du pavillon du loisir de Pu Songling datant du 17e siècle. Le jeu d’échelle entre la petite figure masculine portant une cage et la femme au corps gracile à la pose extatique, le cadre théâtral et dépouillé confèrent à cette peinture une tonalité « irréalisante » proche des dessins de son frère Klossowski. Dans une sorte d’écho aux dessins de celui-ci illustrant l’histoire de Gulliver ou les Métamorphoses d’Ovide, Balthus renoue avec l’étrangeté cruelle du monde de Lewis Carroll qu’il affectionne tant. Il s’agit là d’un des tableaux les plus curieux, les plus aboutis des dernières années de Balthus et qui a été très rarement montré.
Notes :
Don de Donald E. Newhouse en 2015 à la Centre Pompidou Foundation.
Source :
in Code Couleur n°23, septembre-décembre 2015, pp. 29-29
Bibliografía
ROY (Claude). - Balthus. - Paris : Gallimard, coll. ''Monographies'', 1996 (reprod. coul. p. 206) . N° isbn 2-07-011263-2
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KLOSSOWSKI de ROLA (Stanislas). - Balthus. - Paris : éd. de La Martinière, 1996 (cat. n° 97 reprod. coul. n.p.) . N° isbn 2-7324-2257-6
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Balthus, Catalogue raisonné de l''oeuvre complet, par Virginie Monnier. - Paris : Gallimard, 1999 (sous la dir. de Jean Clair) (cat. n° P 345 cit. p. 63, 199 et reprod. coul. p. 199) . N° isbn 2-07-011461-9
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Balthus : Rome, Académie de France à Rome - Villa Médicis, 24 octobre 2015 - 31 janvier 2016. - Milan : éd. Electa, 2015 (sous la dir. de Cécile Debray) (cit. p. 19-20 et reprod. coul. p. 191) . N° isbn 978-88-918-0720-5
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Balthus : Madrid, Museo Nacional Thyssen-Bornemisza, Madrid, 19 février-26 mai 2019. - Madrid : Fundación Colección Thyssen-Bornemisza, 2019 (cat. n° 46 reprod. coul. p. 159) . N° isbn 978-84-17-17327-2
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