L'Ouvrier mort
1935
L'Ouvrier mort
1935
Ámbito | Dessin |
---|---|
Técnica | Gouache et mine graphite sur papier |
Medidas | 38 x 50 cm |
Adquisición | Dation, 1997 |
Inventario | AM 1997-151 |
En cartel:
Información detallada
Artista |
Edouard Pignon
(1905, France - 1993, France) |
---|---|
Título principal | L'Ouvrier mort |
Fecha de creación | 1935 |
Ámbito | Dessin |
Técnica | Gouache et mine graphite sur papier |
Medidas | 38 x 50 cm |
Inscripciones | Non signé. Daté en bas à droite : 1935 |
Adquisición | Dation, 1997 |
Sector de colección | Cabinet d'art graphique |
Inventario | AM 1997-151 |
Análisis
Le dessin a toujours constitué, chez Édouard Pignon, la première étape, la base même de la « quête de la réalité » qui mobilise tout son art, conçu d’emblée comme un nouvel art monumental à vocation sociale, dans l’esprit à la fois hédoniste et militant qui anime le Front populaire en 1936. De 1933 à 1945, son travail graphique consiste pour l’essentiel en études préalables à l’élaboration de ses peintures. L’influence formelle du cubisme tardif de Fernand Léger, d’André Lhote, est perceptible dans les gouaches préparatoires au Meeting et aux Deux mineurs, datées de 1933 (MNAM), et surtout à L’Ouvrier mort I (1935, MNAM), dont il poursuivra les thèmes jusqu’au terme de sa vie de « peintre engagé ». S’y manifeste, de feuille en feuille, son souci de conférer au sujet ouvrier une gravité et une dignité nouvelles – celles de la grande peinture religieuse qu’il étudie avec passion au Louvre –, par l’adoption d’une disposition frontale et statique des figures, par une simplification hiératique des masses, fortement définies par des tracés lourds et sommaires. Ses multiples recherches à la gouache et au crayon, certaines très abouties, témoignent de sa volonté de trouver les termes d’un langage immédiat, universel. L’importance qu’il confère aux contrastes heurtés d’ombre et de lumière est significative de son désir tout à la fois de dramatiser la condition ouvrière et de la sublimer. Dans la gouache finale pour L’Ouvrier mort est mise en place une composition orthogonale dont la signification symbolique – celle d’une Pietà ou d’une Déposition de croix – s’impose à tous.
La venue, par dation en 1997, d’une vingtaine d’œuvres sur papier – dont beaucoup, d’avant 1950, complètent le fonds plus récent donné par l’artiste – permet de saisir combien la pratique du dessin est, pour Pignon, permanente et nécessaire. Travaillant dans le village de Marles-les-Mines, où il vivait, il restera toujours fidèle au contact direct avec le réel, multipliant les « notes d’après nature » : y sont privilégiées la vélocité du trait linéaire, la quête du détail significatif, l’instantanéité de la sensation, la réalité saisie dans sa fraîcheur première, qualités proches du travail, contemporain, d’Hélion. C’est l’humanité des mineurs de tous âges, les particularités expressives de leurs attitudes ou de leurs mimiques qui sont saisies, dans la complicité amicale et politique de l’artiste avec ses modèles (série d’études pour les Mineurs, v. 1948). Lorsque, à partir des années 1950, il travaille aux côtés de Picasso à Vallauris, son dessin devient plus expressif, presque convulsif, avec des couleurs froides, acides, et sa recherche d’une « spiritualité laïque » est perceptible dans la forte dramatisation des contrastes lumineux et dans une gestualité plus pathétique des figures.
Jean-Paul Ameline
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Bibliografía
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky