Liberté-Egalité-Fraternité
[1989]
Liberté-Egalité-Fraternité
[1989]
Ámbito | Dessin |
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Técnica | Crayon de couleur gras sur papier |
Medidas | 66,2 x 48 cm |
Adquisición | Don de Sociedade Amigos do Projeto Leonilson, 2005 |
Inventario | AM 2005-50 |
Información detallada
Artista |
José Leonilson Bezerra Dias
(1957, Brésil - 1993, Brésil) |
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Título principal | Liberté-Egalité-Fraternité |
Fecha de creación | [1989] |
Ámbito | Dessin |
Técnica | Crayon de couleur gras sur papier |
Medidas | 66,2 x 48 cm |
Adquisición | Don de Sociedade Amigos do Projeto Leonilson, 2005 |
Sector de colección | Cabinet d'art graphique |
Inventario | AM 2005-50 |
Análisis
Quoique fortement enracinée dans la culture brésilienne et façonnée par un premier enseignement local – de 1977 à 1981, l’artiste suit le cours d’éducation artistique de la Fondation Armando Álvares Penteado, à São Paulo, et étudie l’aquarelle à l’école d’arts Aster –, l’œuvre de José Leonilson peut être qualifiée de « nomade » : il est définitivement marqué par un passage à New York, puis par un séjour en Europe, notamment à Madrid, où lui est consacrée une première exposition individuelle, et en Italie, où Achille Benito Oliva lui fait découvrir la Transavangarde italienne.
Cette œuvre est conçue comme un journal intime, une autobiographie. Trois phases peuvent être distinguées. La première, de 1983 à 1988, est celle du « plaisir de peindre », que Leonilson partage avec un groupe d’artistes, mouvement sensible aux recherches les plus récentes de la peinture occidentale et qui révolutionne le panorama culturel brésilien par de grandes toiles relevant du pop art. Le travail du dessin, sur feuilles volantes non encadrées, à la figuration très libre, est primordial pour Leonilson : il est annotation d’un moment, instant extrait d’un flux, expression immédiate d’une révolte, d’un rejet. Y apparaissent des motifs récurrents, épars sur la feuille comme des objets issus d’une vie errante : tour, radar, sphère céleste, montagne et volcan, symbole de l’infini, spirale, horloge, boussole, etc. ( O Matemático et o Andarilho [1986-1987], MNAM ; O Encontro em Maio Passado , 1989, MNAM). Le graphisme simplifié, mordant, qu’adopte Leonilson a l’efficacité d’une inscription populaire : dans Sans titre (1985), les deux silhouettes sont signifiées par des traits courts, empruntés à la bande dessinée ou à l’œuvre de Keith Haring ; le mouvement qui sépare brutalement ces deux personnages, pourtant liés l’un à l’autre, emprunte la forme d’un v, mais sanglant.
Suit, de 1989 à 1991, la période des « annotations de voyage », celle de l’affirmation du dessin, que Leonilson pratique en alternance avec la broderie – technique résurgente de son passé familial (sa mère tenait un atelier de couture, son père avait un magasin de tissus) ; Liberté-Égalité-Fraternité , libre cartographie en bleu blanc rouge où s’inscrivent tous les noms fétiches de la culture parisienne, est un hommage à la Révolution française. Enfin vient le temps du sida, de 1991 à 1993. La menace d’une mort imminente hante l’artiste et marque son travail d’un sentiment d’urgence : il tend à se réfugier dans les souvenirs d’un passé heureux, avant que la maladie ne l’amène à réaliser des œuvres empreintes d’un lyrisme parfois amer. Son parcours reflète celui de la « génération perdue » brésilienne des années 1980, entre l’euphorie et le drame du sida.
Sébastien Gokalp
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Del mismo artista
Bibliografía
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