Pour Jean-Paul Sartre
[1975]

Pour Jean-Paul Sartre
[1975]
Les grandes installations minimales d’Hanne Darboven sont constituées de grilles de chiffres écrits à la main, parfois associés à des images ou à des textes, comme c’est le cas pour Für Jean-Paul Sartre. L’œuvre est fondée sur des calculs effectués à partir de la date de naissance de l’écrivain – 21 juin 1905 – et la durée de soixante-dix ans qui s’est écoulée jusqu’à la création de l’installation. Aux suites de chiffres, réflexions méthodologiques et ratures sont associées des extraits du livre Les Mots de Jean-Paul Sartre. Pour l’artiste conceptuelle, les nombres représentent un langage universel, mais également un marqueur du passage du temps.
Ámbito | Dessin |
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Técnica | Encre, offset, tampon sur 365 feuillets de papier encadrés |
Adquisición | Achat, 1987 |
Inventario | AM 1987-930 (1) |
Conjunto |
Für Jean-Paul Sartre (Conjunto indisociable) |
Información detallada
Artista |
Hanne Darboven
(1941, Allemagne - 2009, Allemagne) | |
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Título principal | Pour Jean-Paul Sartre | |
Título atribuido | 1905, 365 jours | |
Fecha de creación | [1975] | |
Conjunto | Für Jean-Paul Sartre (Conjunto indisociable) 885 feuillets encadrés 1975 Installation murale en 3 parties, dont 2 à 3 sous-ensembles Partie I, premier sous-ensemble | |
Ámbito | Dessin | |
Técnica | Encre, offset, tampon sur 365 feuillets de papier encadrés | |
Adquisición | Achat, 1987 | |
Sector de colección | Cabinet d'art graphique | |
Inventario | AM 1987-930 (1) |
Análisis
Für Jean-Paul Sartre manifeste la poursuite d’un projet qui a inscrit Hanne Darboven dans le premier cercle de l’art conceptuel, notamment à l’occasion de son séjour à New York, de 1966 à 1968. Un dispositif sériel et tautologique gouverne la pièce, fondée sur des calculs effectués à partir de la date de naissance de l’écrivain auquel elle est dédiée – 21-6-1905 – et la durée de soixante-dix ans qui s’est écoulée depuis (une autre œuvre de la même époque est dédiée à Heinrich Heine, plus précisément à Atta Troll). Des suites de chiffres, de réflexions méthodologiques et autodescriptives, de ratures et de graphies génériques, caractéristiques des premières œuvres, sont présentes. Elles s’associent ici à des extraits du livre Les Mots. L’ordre rigoureux et obsessionnel qui a présidé à la fabrication de l’œuvre se donne à voir comme une succession de signes autographes que viennent paradoxalement authentifier un tampon mécanique, selon une logique qui singe les systèmes bureaucratiques. Pour peu que le spectateur accepte de se faire lecteur, il rentre dans une imitation de la démarche de l’artiste (au sens de l’Imitation de Jésus-Christ), qui préfère « écrire que décrire », ou « écrire l’écriture [writing writing]», pour reprendre des expressions tracées sur certaines de ses œuvres. Si le regardeur refuse de prendre le temps nécessaire à cette opération, il se confronte à un bloc opaque de formes noires accrochées en une grille serrée, dont la taille même matérialise le long temps de réalisation et métaphorise la durée de perception et de compréhension dans le détail, dans une sorte de temporalité suspendue.
Éric de Chassey
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007
Bibliografía
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Collection art graphique : [Catalogue de] La collection du Centre Pompidou, Musée national d''art moderne - Centre de création industrielle, (Sous la dir. d''Agnès de la Beaumelle).- Paris : Editions du Centre Pompidou, 2008 (cit. et reprod. coul. p. 397) . N° isbn 978-2-84426-371-1
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