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Portrait de Simon Porte Jacquemus, devant céramique de Pablo Picasso, par Vincent Desailly

Le Centre Pompidou &... Simon Porte Jacquemus

Il est l’un des créateurs de mode les plus en vogue de sa génération. Empruntant autant à l'art pictural d'Henri Matisse, de Pablo Picasso ou de David Hockney qu'au cinéma façon 37°2 le matin ou L'Été meurtrier, il construit un univers visuel original et pop qui rencontre un énorme succès international. Le directeur artistique nous raconte l’influence des maîtres de la peinture et du Centre Pompidou sur sa création. 

± 4 min

À 34 ans, Simon Porte Jacquemus est déjà à la tête d'une marque de mode dont les créations et l'image, puissamment travaillée via les réseaux sociaux, ont fait le tour du monde. Sa maison, Jacquemus (du nom de jeune fille de sa mère disparue), lancée seul à l’âge de 19 ans, compte aujourd’hui une soixantaine de collaborateurs. Né à Salon-de-Provence, il puise depuis ses débuts dans ses racines, et fait du sud de la France l’un des matériaux principaux de ses créations. Ses défilés empruntant leur scénographie à la nature (un long tapis rose au milieu d'un champ de lavande, un champ de blé comme unique podium, les jardins de Versailles) sont emblématiques de son travail à la fois sensible et spectaculaire. Si la nature et la couleur sont ses sources d’inspiration, le jeu des références, le minimalisme et l’accessibilité de sa mode sont au cœur du travail de Simon Porte Jacquemus. Rencontre.

« Ce qui me plaît au Centre Pompidou, ce sont les couleurs primaires de la façade, très pop et graphiques. Il y aussi le côté aérien, space age du bâtiment, malgré le métal et le verre… J’ai déjà pensé à y organiser un défilé, mais pour l’instant cela ne s’est pas fait. Je vais régulièrement à la Bibliothèque publique d'information (Bpi) pour chercher des prints, et l’inspiration. 

 

Comme disait Kandinsky « Picasso : c’est la forme ; Matisse, la couleur »

Simon Porte Jacquemus

 

Matisse est pour moi une source inépuisable d’inspiration. Je l’ai découvert lorsque j’étais à peine adolescent, cela m’a fait un choc. Mon tableau préféré reste La danse, peint en 1910. Avec celui de Picasso, c’est un univers pictural qui ne me quitte pas. Je suis fan de ses couleurs et de ses collages. Comme disait Kandinsky : « Picasso : c’est la forme ; Matisse, la couleur ». Je suis né en Provence, et le Sud est partout chez Matisse. J’y fais référence dans chacune de mes collections. Pour celle baptisée « Le Coup de soleil », en juin 2019, j’avais dessiné un sac qui reprenait des motifs matissiens, comme la plante, les fruits ou la chaise, et je l’avais baptisé « Le tableau ». C’était « à la manière de », comme je peux le faire avec Picasso ou Hockney, une autre référence picturale importante pour moi. Je suis toujours très référencé, mais jamais dans l’imitation. Je reproduis des tableaux de Matisse depuis mes 22 ans, c’est une obsession. Récemment pour mon compte Instagram, j’ai « refait » un Matisse dans une piscine, avec des feuillages. Ma mode est pop, compréhensible par tout le monde. Chacun vient avec son propre bagage, cela demeure très accessible. Je n’ai pas de formation artistique, à peine une formation de mode, je fais les choses à l’instinct. » ◼

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