Exposición
Hugh Ferriss
Metropolis, dessins d'architecture
8 jul - 14 sep 1987

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Cette exposition est consacrée aux dessins de l’architecte américain Hugh Ferris, né à Saint-Louis en 1889 et mort à New York en 1962.
Hugh Ferriss était « delineator », c'est-à-dire « perspectiviste ». L’architecte diplômé avait choisi de tenir un rôle qui habituellement est celui d’un exécutant, et c’est ce rôle qui lui a valu la notoriété.
Aux Etats-Unis, à cette époque-là, le but ultime de l’architecture, la forme, intervient très tôt dans l’élaboration d’un projet. Pour les architectes new-yorkais, un édifice c’est aussi un produit […] qui existe comme objet. Ferris travaille à faire exister cette présence de l’objet, avant qu’il ne soit conçu. […] Il intervient dans un projet pour mettre en évidence les idées de l’architecte. Pour lui, le dessin n’est pas un outil de représentation, mais un outil d’analyse, de réflexion, de préfiguration.
Il travaille sur des projets réels d’architectes de grand renom, et sur des projets dits fictifs, imaginaires. […] Son livre, The Metropolis of Tomorrow (La Métropole du Futur) publié en 1929, n’est pas du tout visionnaire ; il est fait pour avoir des retombées sur les pratiques professionnelles immédiates.
[ …] Ferriss est intimement lié à Manhattan, dont il regarde chaque jour le spectacle, observe ce qui a changé depuis la veille. Pour Ferris, Manhattan est une métropole qui est déjà là (les futuristes n’avaient pas de métropole), et le rapport aux choses est fondamentalement changé. Cela révèle d’abord que la ville américaine ne peut pas être alors pensée comme une réalité telle qu’on la conçoit en Europe, c’est-à-dire avec l’idée d’un certain humanisme : la cité-jardin, la « cité radieuse »… […] Il y a donc l’invention d’une nouvelle réalité, qui est la ville comme spectacle […]. Cette spectacularisation de la ville, nous la vivons d’une certaine manière aujourd’hui dans beaucoup de nos cités européennes…
Chez Ferriss, il y a ensuite la relation au sublime. Il renvoie assez fréquemment Manhattan à quelque chose qui est de l’ordre du sublime, de la montagne… [… Si] les seuls monuments de l’identité américaine sont … les paysages américains, […] la Metropolis de Ferris n’est qu’une vaste plaine hérissée de temps à autre de pics rocheux. Il s’agirait donc de la mise en spectacle d’une nature terrifiante rendue vivable par cette mise en spectacle. […]
Son projet (qui n’est pas infaisable) n’est pas, sur le plan fonctionnel, si éloigné de celui d’un… Le Corbusier. A ceci près que chez Feriss, sur cette forme de damier qu’est Manhattan, un sol artificiel est recréé en surélévation, sur les toits de la « ville basse » (définie par opposition aux grandes tours), comme si l’architecte voulait installer une scène, au sens théâtral du terme – la mise en perspective à laquelle se livre le dessinateur ! […]
L’optimisme de Ferriss est aujourd’hui frappant. Il est à l’opposé de la démonstration de l’effondrement du rêve américain.
D’après l’entretien d’Alain Guiheux avec François Deschamps, CNAC magazine, n°40, 15 juillet-15 septembre 1987
Exposition réalisée par l’Architectural League of New York.
Dónde
Centre d’information du Cci
Quando
8 jul - 14 sep 1987