Anatomie d'un bâtiment

Le Centre Georges Pompidou n’est pas seulement un symbole, c’est aussi un bâtiment, d’une étonnante complexité et d’une grande rigueur architecturale. Cette exposition a pour but de restituer le Centre dans son contexte, économique, politique, culturel et architectural. Elle tente d’en analyser les caractéristiques urbanistiques et technologiques.

Rappelons les intentions de ses deux architectes, Renzo Piano et Richard Rogers :

« En premier lieu, le Centre Georges Pompidou répond à une large variété de besoins. Notre problème est de le faire vivre, à la fois pour divertir et informer les spécialistes, les touristes, le plus vaste public et la population du voisinage. Un voisinage qui, par ailleurs, traverse actuellement une crise d’identité.

Le Centre Georges Pompidou, au-delà de la fluidité de l’animation des différents départements, est, à l’inverse des monuments culturels traditionnels, un lieu ouvert à tous, une véritable université de la rue. Il doit s’adapter à l’évolution des exigences de ses utilisateurs.

Le bâtiment est un instrument flexible, facile à modifier, rempli de ressources techniques, à l’intérieur, à l’extérieur, au sommet, sur les terrasses et dans les sous-sols.

Nous croyons qu’il faut donner aux gens d’aujourd’hui et aux utilisateurs de demain les moyens de dessiner leur espace, selon leurs goûts et leurs besoins. Le devoir d’une architecture dans cette perspective, c’est d’éviter les contraintes et de ne pas vouer un bâtiment à un seul type d’activité.

Tenter une greffe de la dimension du Centre Georges Pompidou sur un quartier chargé de passé est une tâche délicate. La place, qui descend en pente douce jusqu’aux zones d’accès, sert de transition entre l’ancien et le neuf, et la légèreté du bâtiment de verre s’accorde avec le milieu ambiant. La Piazza, équipée pour toutes les manifestations de plein-air, peut recevoir, sans entraîner de coûteuses transformations, des activités fort diverses : marché aux fleurs, concours d’échecs, cirque, expositions, représentations théâtrales, évocations audiovisuelles.

L’architecture extérieure, l’enveloppe s’efface alors et se met au service de la fonction de diffusion culturelle, vocation première du Centre Georges Pompidou. Elle devient transparente.

Grâce aux escaliers mécaniques accrochés le long de la façade ouest, comme une passerelle jetée sur la coque d’un navire, les visiteurs peuvent lire, à la fois : le bâtiment et la ville. »

Indications techniques :

14 files parallèles sont composées chacune de 5 ponts suspendus. Des poutres de 50 mètres de long et d’une hauteur de trois mètres seulement forment le squelette du bâtiment. Ceci permet de dégager des étages de 7 mètres de hauteur avec, tous les 12 mètres, une poutre située à 4 mètres au-dessus du plancher.

Superficie totale : 100.000 m2

Superficie utile : 70.000 m2

Hauteur : 42 m

Longueur : 166 m

Largeur : 60 m

Deux rencontres-débats permettront d’aller plus avant dans la compréhension du Centre.

in Le Bulletin, n°1, janvier-février 1977