Riopelle

Cette exposition est consacrée au peintre Jean Paul Riopelle.

Dans l’art de Riopelle, dans son évolution, le paysage a joué un rôle capital. D’où la tentation de voir en lui une sorte de paysagiste abstrait - analogie rassurante mais fausse, car il n’est plus question, ici, de représenter autrement un coin de terre, mais de faire autre chose que représenter. Et c’est dans cette façon autre de procéder que réside la ressemblance, voir l’identité avec la nature. […] Chez Riopelle, le geste est si peu perceptible que le qualificatif d’ « action painting » ne convient guère à son travail. Son écriture de filaments fragiles, n’est pas péremptoire mais « blanche », comme on le dit d’une voix diminuée. Son statut est précaire : Riopelle l’a comparée, un jour, à des feux follets. C’est à ce titre qu’elle lui est indispensable. Tout ce qui doit se dire, doit le faire à travers des signes, mais perméables. Il s’agit non de s’imposer, mais de se laisser traverser, envahir, absorber. […]

D’après Pierre Schneider, Extrait de la préface du catalogue d’exposition édité par le Centre Georges Pompidou à cette occasion, repris dans CNAC magazine, n°5, septembre - octobre 1981