Exposición
Quatre murs, une fenêtre
1 feb - 10 abr 1995

El evento ha terminado


Cette exposition « Quatre murs, une fenêtre » se présente comme une promenade à travers une confrontation de photographies et de textes contemporains.
La fenêtre s’ouvre comme une orange. (Guillaume Apollinaire, Calligrammes)
Le visiteur se trouve au départ entre quatre murs, dans un lieu clos, avec une ouverture possible, un appel vers le dehors.
Bernard Faucon imagine des pièces closes de glace ou de mottes de foin. C’est cette ouverture vers l’extérieur, sorte de fenêtre fictive, qui donne à l’espace sa dimension de pièce.
Luc Choquer introduit le visiteur dans l’intérieur feutré et très coloré d’une famille maghrébine. Un personnage nous dévisage, comme si on dévoilait son intimité. Une fenêtre ouverte montre un décor d’immeubles, certainement d’une banlieue quelconque. Contraste entre l’intérieur et l’extérieur, la fenêtre apparait comme une limite séparant deux mondes opposés.
Chaque fenêtre défend son paysage. (Edmond Jabès, Je bâtis ma demeure)
Doucement, le visiteur se rapproche de la fenêtre. Elle devient objet, cadre offrant un nouvel espace de vie et de découverte, comme un tableau figuratif ou même abstrait, un écran de télévision.
Man Ray et sa série de photos-montages montre un écran de télévision servant de décor à deux personnages de bois articulés.
Bernard Lemelle photographie un ciel mouvementé, dont les seules frontières sont des persiennes.
Jacques Vilet encadre un sous-bois d’automne dans un format « cinémascope », donnant au spectateur l’impression d’assister à une projection.
Comme si on changeait de décor-passant d’un vertige à l’autre, d’un miroir à un commencement (Lionel Ray, Nuages, Nuit)
Puis, au fur et à mesure, les murs commencent à disparaître. Les bords du cadre deviennent les bords de la photo. L’environnement du visiteur n’est plus une boîte, mais un espace ouvert, sans fonds, nouvelle mise en scène à découvrir.
Véritable « tableau », telle une œuvre de Nicolas de Staël, Keiichi Tahara photographie des toits de Paris, qui à travers la buée de la vitre deviennent des formes planes et abstraites.
Jacques Vilet démultiplie un paysage en le photographiant à travers les petits carreaux d’une fenêtre.
Au-delà des toiles d’araignées collées à une vitre, on distingue un corps nu, forme mouvante et énigmatique figée par Wyn Bullock.
N’es-tu pas notre géométrie fenêtre, très simple forme qui sans effort circonscris notre vie énorme (Rainer Maria Rilke, Œuvres)
Enfin, il ne reste plus que la trame de l’espace-fenêtre, son squelette, sa silhouette, mis au regard de tous.
Composition symétrique avec une photo de lamelles de stores signée Ralph Gibson.
Des cadres suspendus dans le vide par des fils se croisent et se balancent comme des trapézistes au-dessus de la piste. Mise en photographie surréaliste de Didier Loire.
Enfin, l’abstraction totale avec François Combes laisse pleine liberté au visiteur de continuer le voyage.
"Quatre murs, une fenêtre" est une invitation à un voyage immobile, une interrogation sur notre perception du monde extérieur, un jeu de piste du regard. Devant cette frontière que représente la fenêtre, le visiteur passe alternativement de la contemplation du dehors au franchissement de cette limite, puis, concentrant son regard sur cette ligne, il y découvre un singulier objet poétique.
D’après Sophie Francfort, in le communiqué de presse
Dónde
Galerie de la Bpi
Quando
1 feb - 10 abr 1995