Objet de la rue
1936
Objet de la rue
1936
Ámbito | Dessin |
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Técnica | Empreinte de pneu et ficelle sur papier |
Medidas | 17 x 22,3 cm |
Adquisición | Achat, 1979 |
Inventario | AM 1979-72 |
Información detallada
Artista |
Camille Bryen (Camille Briand, dit)
(1907, France - 1977, France) |
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Título principal | Objet de la rue |
Fecha de creación | 1936 |
Ámbito | Dessin |
Técnica | Empreinte de pneu et ficelle sur papier |
Medidas | 17 x 22,3 cm |
Inscripciones | Monogrammé et daté en bas à droite : CB 36 (le 6 de la date est un 5 transformé en 6) |
Adquisición | Achat, 1979 |
Sector de colección | Cabinet d'art graphique |
Inventario | AM 1979-72 |
Análisis
Nantes – ville de Jacques Vaché, Benjamin Péret et Julien Gracq – est pour Camille Bryen un pays d’angoisse et d’agonie, avec son port progressivement ensablé. La lecture des textes Dada et la venue à Paris, après la parution de son premier recueil de poèmes, Opopanax (1927), lui permettent de s’en échapper. La fièvre poétique se déclare alors : il publie Expériences en 1932, réalise des « dessins automatiques » et multiplie les recherches fantasmatiques en fabriquant des objets qui révèlent ses obsessions secrètes ( Morphologie du désir ,1934-1937, MNAM), ou des objets instantanés. Ainsi, Cire et Fumée sont des données pures, des traces, et Objet de la rue le simple relevé d’un passage de pneus. Nées d’un processus d’empreinte, ces créations aléatoires répondent à une exigence d’« actuation poétique » – titre de la plaquette que Bryen réalise en 1935 avec le photographe Raoul Ubac : « La poésie doit être désoccultée et vécue. […] L’activité poétique doit participer à l’existence de la cité comme ferment anarchique et bouleversant, profondément amoral et en état d’insurrection permanente. »
Invité par le Groupe d’études psychologiques de la Sorbonne, Bryen donne le 3 mai 1937 une conférence intitulée « L’aventure des objets » : « Il s’agit d’éclairer au maximum, et cela sans détruire ses subtils enroulements, la ménagerie instinctuelle où s’engrènent les mobiles de nos actions, foyer de notre cinéma intime et de nos reliements universels. » Mais il abandonne peu après ce mode d’expression pleinement « automatique » (revendiqué alors par les surréalistes, et que pratiqueront ensuite les Nouveaux Réalistes), pour reprendre la plume. Gestuels et abstraits, tout comme ces coulées de cire et ces volutes de fumée, ses dessins, qui deviendront hérissés et cinglants, poursuivent l’« insurrection ». « Anarchiste et plutôt mystique, j’ai pris des positions négatives. J’ai fait des collages, fabriqué des objets – c’étaient des entreprises anti-picturales – et puis, je me suis aperçu que l’anti-peinture d’une époque était la peinture du lendemain » (entretien avec Jean Grenier, 1963).
Anne Lemonnier
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008