Petite fille sautant à la corde
1950
Petite fille sautant à la corde
1950
Ámbito | Sculpture |
---|---|
Técnica | Bronze |
Medidas | 153 x 62 x 65 cm |
Adquisición | Donation Louise et Michel Leiris, 1984 |
Inventario | AM 1984-642 |
Información detallada
Artista |
Pablo Picasso
(1881, Espagne - 1973, France) |
---|---|
Título principal | Petite fille sautant à la corde |
Fecha de creación | 1950 |
Circunstancias de producción | Exemplaire tiré d'après l'original en plâtre, morceaux de céramique, panier d'osier, moule à gâteau, chaussures, bois et fer (conservé au Musée national Picasso M.P. 336) |
Lugar de realización | Vallauris |
Colaboradores | Fondeur C.Valsuani |
Ámbito | Sculpture |
Técnica | Bronze |
Medidas | 153 x 62 x 65 cm |
Impresión | Ex. 2/2 |
Inscripciones | CA.N.AR. : [respectivement sur la plinthe et sur la terrasse] C Valsuani // 2/2 |
Adquisición | Donation Louise et Michel Leiris, 1984 |
Sector de colección | Arts Plastiques - Moderne |
Inventario | AM 1984-642 |
Análisis
Entre 1950 et 1954, Picasso réalise six sculptures de grand format, combinant éléments trouvés et modelage, qui composent une séquence de « sculptures encyclopédiques » au contenu particulièrement riche et complexe – c’est ainsi que les désigne Werner Spies dans le chapitre de son grand texte « Picasso sculpteur » qui leur est consacré (cat. exp. Paris, 2000, op. cit. , p. 262-266).
Petite fille sautant à la corde (cat. rais. 4, n° 408, plâtre, Paris, Musée Picasso) est une variation virtuose sur le thème de la sculpture en suspens, construite presque uniquement à partir d’un assemblage d’objets trouvés, lui-même appuyé sur un dispositif de « socle » fabriqué à dessein, comme le raconte Françoise Gilot : « Pablo avait toujours rêvé d’une sculpture qui ne touche pas le sol. En regardant une petite fille sauter à la corde, il trouva la solution. Il fit exécuter, chez un quincailler de Vallauris, une base rectangulaire d’où s’élevait, jusqu’à une hauteur d’environ un mètre, un tube de fer courbé qui avait la forme de la corde au moment où elle touche le sol. Les extrémités de cette “corde” servaient de support à la petite fille » (F. Gilot, C. Lake, Vivre avec Picasso, op. cit. , p. 290).
La dimension narrative ou « psychologico-réaliste » de cette œuvre est particulièrement présente, comme le souligne encore Werner Spies dans son commentaire détaillé de Petite fille sautant à la corde ( Picasso sculpteur, op.cit. , p. 266-268) : qu’il s’agisse de sa coiffure surmontée d’un gros nœud (empreinte d’un cartonnage de boite de chocolat), du panier d’osier qui figure son pull, du papier journal transformé en jupette flottant au vent, et surtout des chaussures trop grandes enfilées à l’envers – détail attendrissant et kitsch, effet à la Charlot prévu par Picasso dès le départ comme en témoignent les photographies de l’œuvre en cours. Enfin, plus incongrus, la fleur (un moule à gâteau) et le serpent qui ondule sur le sol sont destinés certes à solidifier la corde qui supporte elle-même la petite fille. Mais ils sont aussi des allusions explicites à l’iconographie traditionnelle de la Vierge, « l’Immaculata » écrasant le serpent…ou bien à celle d’Ève, succombant à la tentation dans le jardin originel.
Isabelle Monod-Fontaine
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007