Artista/ponente
Jean Tinguely
Sculpteur, Peintre

Jean Tinguely
Sculpteur, Peintre
Nationalité suisse
Nacimiento: 1925, Fribourg (Suisse)
Defunción: 1991, Berne (Suisse)
© Adagp, Paris
Biografía
L’œuvre de Jean Tinguely se base sur le mouvement, le hasard, les sonorités. Ses sculptures réalisées à partir des rebuts de la société de consommation interrogent, déroutent le spectateur, l’interpellent avec humour et ironie. Ses « anti-machines » ne produisent rien et mettent en défaut les techniques industrielles pour les tourner en dérision. Représentant du Nouveau Réalisme reconnu sur la scène artistique internationale, Tinguely a contribué au développement de l’art cinétique et innové dans le domaine de la performance. Tout au long de sa carrière, il a questionné les rôles de l’auteur, de l’observateur et de l’œuvre d’art elle-même. Sa démarche s’inscrit dans la lignée de celles de Kurt Schwitters, Hans Arp, Alexander Calder et Marcel Duchamp.
Né en 1925 à Fribourg (Suisse) au sein d’une modeste famille francophone, Jean Tinguely grandit à Bâle, où il travaille comme décorateur et fréquente une école d’arts appliqués. En 1953, il quitte la Suisse pour Paris avec son épouse, l’artiste Eva Aeppli.
Convaincu que le temps est venu de reconsidérer le rapport de l’art au monde, il décide d’intégrer le mouvement dans ses œuvres. Il conçoit alors des tableaux mobiles mus par un moteur caché, comme Méta-Malevitch, Relief méta-mécanique, ainsi que des sculptures actionnées par une manivelle ou un moteur, comme Sculpture méta-mécanique automobile. En 1959, Tinguely met au point ses machines à dessiner, les Méta-matics. À la fois sculptures, happenings et dessins, ses pièces alimentent pour la première fois le débat sur l’art contemporain. Le 17 mars 1960, au Museum of Modern Art de New York, une monumentale machine composée de ferraille et d’objets variés entre en mouvement avant de s’autodétruire devant le public. Cette action éphémère, Homage to New York, marque un tournant dans l’évolution de l’artiste. Suite à son voyage aux États-Unis, Tinguely entame une nouvelle phase de création : les reliefs cinétiques et les Méta-matics font place à des machines souvent bruyantes, faites de ferraille et de rebuts métalliques grossièrement soudés, qu’il renonce même à peindre. Le 27 octobre 1960, Tinguely signe avec sept autres artistes et le critique d’art Pierre Restany la Déclaration constitutive du Nouveau Réalisme. En opposition avec le lyrisme de la peinture abstraite de l’époque, les Nouveaux Réalistes préconisent l'utilisation d'objets prélevés dans le quotidien (La Porte, Tricycle, Baluba).
En 1960, Tinguely se lie à l’artiste Niki de Saint Phalle. Ils sont une source d’inspiration réciproque, tant sur le plan humain que sur celui de l’art. Tinguely trouve un épanouissement particulier dans les échanges avec d’autres artistes. Le Cyclop, œuvre sculpturale monumentale créée entre 1971 et 1991 dans les bois de Milly-la-Forêt en Essonne, en est un exemple. Il s’agit d’une réalisation collective à laquelle participent plusieurs de ses amis, notamment Niki de Saint Phalle, Bernhard Luginbühl, Daniel Spoerri, Rico Weber et Eva Aeppli. En 1977, pour l'inauguration du Centre Georges Pompidou, il réalise avec Bernhard Luginbühl, Niki de Saint Phalle, Daniel Spoerri, Robert Rauschenberg et Martial Raysse Le Crocrodrome de Zig et Puce, gigantesque sculpture mobile et sonore. Tinguely ne cesse de concevoir des machines délirantes, pleines de cliquetis et de sonorités étranges, qui crachent parfois de l'eau, comme la Fontaine Stravinsky réalisée en 1983 avec Niki de Saint Phalle pour les abords du Centre Pompidou, installée devant l’Ircam.
Au cours des années 1980, le thème de la mort occupe une place grandissante dans son travail, comme dans L'Enfer, un petit début, œuvre dans laquelle il pousse à l’extrême certaines de ses idées, notamment celle du mouvement. À partir de 1985, sa santé se dégrade et il doit être hospitalisé à plusieurs reprises. Il décède le 30 août 1991 à Berne.