The Moroccan (La Marocaine)
2001

The Moroccan
(La Marocaine)
2001
Ámbito | Peinture |
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Técnica | Huile sur toile |
Medidas | 66,04 x 55,88 cm |
Adquisición | Achat, 2002 |
Inventario | AM 2002-293 |
Información detallada
Artista |
John Currin
(1962, États-Unis) |
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Título principal | The Moroccan (La Marocaine) |
Fecha de creación | 2001 |
Ámbito | Peinture |
Técnica | Huile sur toile |
Medidas | 66,04 x 55,88 cm |
Inscripciones | S.D.R.H.DR. : John Currin /2001 |
Adquisición | Achat, 2002 |
Sector de colección | Arts Plastiques - Création contemporaine et prospective |
Inventario | AM 2002-293 |
Análisis
Une femme sourit, vêtue d’une traditionnelle djellaba marocaine. Son nez et son menton protubérants au point de sembler caricaturaux, son regard se tournant vers l’extérieur du tableau et la présence, inexplicable et surréaliste, de trois poissons rutilants posés sur sa tête apportent à ce portrait un air de folie et une sensation de grossièreté. Le mélange des styles et des genres est caractéristique du travail de John Currin, qui emploie un langage visuel riche en références à l’histoire de la peinture. Ici, les renvois explicites aux scènes d’intérieur hollandaises des xvi e et xvii e siècles se juxtaposent aux accents orientaux du titre. L’artiste combine également les genres classiques du portrait et de la nature morte dans un amalgame mystérieux qui semble impliquer un symbolisme caché. La première impression, née de l’absurdité de la pose, s’efface rapidement au profit de notions plus sombres suggérant la mort, la sexualité et la folie. La présentation de la chair des poissons évidés, le regard aguicheur du personnage ainsi que son aspect androgyne, sont autant de rappels de son corps vieillissant. Cette esthétique grinçante, typique de l’œuvre de Currin, en fait un personnage polémique au sein de la scène new-yorkaise des peintres figuratifs contemporains. Ses toiles furent d’abord associées au kitsch. Cependant, la maîtrise technique de son travail, la complexité des références à des peintres comme Cranach l’Ancien, Fragonard ou encore Manet s’opposent au côté grotesque de sa peinture, aux poses et aux gestes maniérés ou aux expressions convenues. La force de son œuvre se situe dans ce fragile équilibre entre peinture et pastiche.
Anna Hiddleston
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007