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Le Christ d'Assy

1950

Germaine Richier

« le seul Christ moderne devant lequel quiconque peut prier » André Malraux


En 1950, Germaine Richier reçoit la commande du chanoine Jean Devémy et du père dominicain Marie-Alain Couturier, d’un Christ en croix pour l’église Notre-Dame-de-Toute-Grâce sur le Plateau d’Assy, en Haute-Savoie. Germaine Richier travaille d’après modèle, en l’occurrence Lyrot, un modèle professionnel très mince. Elle choisit d’utiliser la potence, instrument de sculpture qui permet d’agréger les fragments de matière, pour figurer la croix, qu’elle fusionne avec le corps du Christ. Les bras démesurés ouverts sur le monde, le visage effacé par les nœuds du bois, il apparaît scarifié, meurtri. L’œuvre est installée derrière le maître-autel de l’église du Plateau d’Assy, inaugurée le 4 août 1950.

 

Cette sculpture suscite une violente polémique, appelée « la querelle de l’art sacré ». En effet, quelques mois plus tard en 1951, ce Christ de douleur est jugé blasphématoire par un groupe de catholiques traditionalistes qui distribuent un tract contre la sculpture. L’évêque d’Annecy, Monseigneur Cesbron, fait retirer le Christ d’Assy de l’église. Germaine Richier, elle-même catholique et profondément croyante, s’en trouve très affectée. Malgré les protestations des milieux culturels et des paroissiens, la sculpture est remisée à l’abri des regards, puis accrochée dans une chapelle latérale de l’église. En 1954, Germaine Richier et René de Solier se marient dans cette même église. Le Christ d’Assy ne retrouvera sa place au maître-autel qu’en 1969, soit dix ans après la mort de l’artiste, et sera classé monument historique en 1971.

 

La pièce du Musée national d'art moderne est un modèle réduit en plâtre de l'œuvre conservée à l'église du Plateau d'Assy.


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