Hors Champs

Dominique Blais

vit et travaille à Paris

Nagra Tracia, 2025, dispositif sonore

[Entrée du Quadrilatère]
Nagra Tracia est une oeuvre qui prend son origine au cœur de la commune de Hermes. Elle est traversée par le Thérain, un cours d’eau dont le nom a changé au fil du temps : Thérin, Tharyn, Thara, Tara… Certaines sources lui donnent également le nom « rivière de Trace » (Tracia). Aussi, le nom du village Hermes proviendrait d’une hybridation de grec et de latin suggérant les notions de désert, de solitude. Lors d’une nuit de pleine lune, l’artiste a enregistré l’écoulement de la rivière en trois points : au coeur de Hermes, en amont et en aval. Ces trois lieux distants de quelques centaines de mètres ont des caractéristiques sonores différentes au niveau

Ebbe, 2025, vidéo en boucle

[Auditorium du Quadrilatère]
Dans une semi-obscurité, la vaste surface de projection se transforme en écran de veille, à l’instar de ceux qui envahissent nos ordinateurs après quelque temps d’inactivité. Ebbe est une vidéo tournée à Hermes au lavoir de Méhécourt qui donne à voir un léger reflux d’eau sur une surface plane. Très graphique et plastique, le film de quelques minutes, diffusé en boucle, opère sur des dimensions optique et hypnotique, et accentue le caractère de veille, ou plus précisément « en sommeil », de l’auditorium, espace normalement dédié aux événements et représentations.

Sans titre (Lune blanche), 2025, vidéo

[Auditorium du Quadrilatère]
En entrant dans l’amphithéâtre du Quadrilatère – Centre d’art de Beauvais, on aperçoit sur le mur opposé, un moniteur qui semble
diffuser de l’image. En s’approchant, on distingue des images de pleine lune que l’artiste a captées sur les berges du Thérain, intercalées de passages au noir. La lune apparaît et disparaît successivement.

Thibault Brunet

Vit et travaille à Paris (France)

Territoires Circonscrits, 2023, photographies et vidéos en boucle
[Café-boutique du Quadrilatère]

Thibault Brunet poursuit ses explorations enréalité virtuelle avec Territoires circonscrits, une série réalisée sur les littoraux du Nord, des Hauts-de-France et de Bretagne. À l’aide d’un scanner tridimensionnel de Leica Geosystems, il capture l’environnement à 360 degrés sous forme de nuages de points. Thibault Brunet utilise cette technologie pour créer un univers distordu où la mer devient une maille numérique et les arbres prennent la couleur du ciel. Il transforme ainsi la réalité en un espace fantastique, questionnant l’influence de la machine sur notre perception et notre relation à l’environnement.

Livres-Falaises, 2022, installation
[Café-boutique du Quadrilatère]
Livres-Falaises réunit trois ouvrages sculptés, témoignant de la fascination de Thibault Brunet pour un monde naturel indépassable.
Ces livres, dont la tranche reprend les reliefs des falaises d’Ault, du Cap Gris-Nez et des Clues de Barles, sont réalisés à partir de relevés 3D capturés grâce à un laser de télédétection. Les images collectées, transformées en sculptures à feuilleter, évoquent les strates d’une roche sédimentaire. Ce projet offre une expérience tactile et visuelle unique, interrogeant notre capacité à saisir l’immensité du monde et les limites de nos outils de captation.

Pauline Delwaulle

Vit et travaille à Dunkerque 

Demain, si l’aube, 2025, installation
[Cœur de l’escalier du Quadrilatère]
Le Thérain fait courir ses eaux à travers le Beauvaisis jusqu’à l’Oise en passant par Hermes. Descendre en kayak cette rivière en étant attentive aux sinuosités du cours d’eau, aux méandres, aux étangs, aux arbres et aux oiseaux qui ponctuent ce voyage. Au bord
de l’eau, planter la tente et se tenir aux aguets pour assister aux premières lueurs du jour et enregistrer le réveil des oiseaux.
La rivière est ramenée au Quadrilatère par un kayak sonore installé dans la courbe de l’escalier, comme une invitation à descendre le Thérain pour poursuivre l’exposition à Hermes.
Avec le soutien de Julien Antide et du club de canoë-kayak de Hermes et avec le support des ateliers Fructôse (Dunkerque).

Gaëlle Foray

Vit et travaille au Plateau d’Hauteville 
Le Placard de la cuisine, 2025, assemblages
[Casiers du Quadrilatère]
Gaëlle Foray a investi une partie des casiers de la consigne, transformant certaines cases en vitrines habitées par des installations
proches de la miniature. Les publics sont happés par l’exposition avant même d’avoir pu déposer leurs affaires. Boîtes à sucre, bassines et tupperwares composent le décor acidulé de saynètes en volume. Ces compositions hybrides, faites de matériaux modestes (bibelots, fossiles, cailloux, photographies vernaculaires...), créent un univers singulier. Les personnages-fèves côtoient des grands-mères photographiques en vacances au bord d’une mer de plats à escargots. Les bassines-pyramides et les terrains de tennis opalescents deviennent les lieux étranges où ces figures errent pendant leur séjour. Le public est plongé dans un monde à la fois familier et décalé.

Séverine Hubard

Vit et travaille à Saint-Denis
Antenne relais, 2025, installation
[Patio du Quadrilatère]
Le festival Hors Champs relie symboliquement le Quadrilatère – Centre d’art de Beauvais et le village de Hermes. Séverine Hubard crée une sculpture en forme d’antenne relais au centre d’art, ornée d’assiettes évoquant la convivialité et la diversité culinaire. Lors de sa première visite au Quadrilatère, Séverine Hubard a été séduite par l’architecture dans son ensemble et par le rapport subtil entre les salles d’expositions et les différents jardins. Elle s’est également intéressée à une matière qu’elle ne connaissait pas auparavant : le béton émaillé.
Séverine Hubard accorde une grande importance à l’art de la cuisine. Chaque assiette qui sert ici de radar évoque une spécialité différente : de l’assiette à couscous à l’assiette ornée de motifs provençaux pour l’aïoli, en passant par l’assiette à soupe des plus communes. Avec cette proposition, c’est la culture culinaire qui devient un lien entre les individus.

Camille Llobet

Vit et travaille à Sallanches
Pacheû, 2023, installation sonore, 4,46 min
[Jardin des remparts du Quadrilatère]
Dans Pacheû (2020-2023), Camille Llobet explore la montagne comme un laboratoire sonore. Inspirée par le journal de John Hull, qui consigne l’évolution de sa cécité, elle collecte des bruits naturels (neige, pierres, eau, forêt) à l’aide d’un micro binaural spécialement conçu. Les sons sont assemblés pour créer un langage sonore immersif, présenté dans un belvédère en acier avec des casques d’écoute. Ce dispositif propose une expérience contemplative où la résonance du paysage est perçue à la fois dans l’espace
environnant et dans le corps du public.

Sabrina Ratté

Vit et travaille à Montréal (Canada)
Plane of incidence, 2024, installation vidéo et wallpaper
[Escalier du Quadrilatère]

Plane of Incidence étudie les notions d’objet, du vivant et de l’évolution spéculative en s’inspirant librement des liens qui les relient tels que l’agentivité des objets, l’animisme et le conceptd’« Interliving » de la microbiologiste Lynn Margulis. Cette exploration vise à redéfinir notre réalité en examinant la manière dont toutes les formes d’existence sont interconnectées.
Des objets abandonnés, découverts au hasard des rues de Montréal et de Marseille, ont été numérisés et insérés dans des environnements virtuels, où ils fusionnent avec le vivant, évoluant en de nouvelles formes de vie. Le projet s’inspire également de la notion d’évolution spéculative, imaginant des tangentes imprévisibles de la vie qui peuvent à la fois éblouir et annihiler. Il souligne ainsi notre appartenance à la nature, malgré la résistance souvent observée dans l’histoire humaine.