Arrangement de formes
1917
Arrangement de formes
1917
Domain | Peinture |
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Techniques | Huile sur carton |
Dimensions | 88 x 81,5 cm |
Acquisition | Achat, 1980 |
Inventory no. | AM 1980-442 |
Detailed description
Artist |
Man Ray (Emmanuel Radnitzky, dit)
(1890, États-Unis - 1976, France) |
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Main title | Arrangement de formes |
Creation date | 1917 |
Domain | Peinture |
Techniques | Huile sur carton |
Dimensions | 88 x 81,5 cm |
Inscriptions | S.D.H.DR. : man Ray 1917 |
Acquisition | Achat, 1980 |
Collection area | Arts Plastiques - Moderne |
Inventory no. | AM 1980-442 |
Analysis
La complicité établie par Man Ray, dès 1915, avec Francis Picabia et Marcel Duchamp, à New York où il fréquentait la galerie d’avant-garde « 291 » de Alfred Stieglitz et de Edward Steichen, devait être déterminante pour le jeune dessinateur industriel passé à la peinture cubiste : il ne tarde pas à adopter, non seulement le vocabulaire formel mécaniste, ou plutôt « mécanomorphique » (suivant le terme de Picabia) qui définira Dada-New York, mais aussi l’esprit nouveau de dérision et de détachement de toute convention picturale, dont Marcel Duchamp lui montre l’exemple. S’il est encore « peint », l’année même de ses premières peintures au pistolet ( The Rope Dancer Accompanies Herself with her Shadows , 1917) et des œuvres en papiers de couleur découpés ( Revolving Doors , 1915), cet Arrangement de formes n’est plus qu’une simple esquisse à l’huile sur carton, et comme bâclée, improvisée : Man Ray se moque, et se moquera toujours, de l’idée de « chef-d’œuvre ». Distance de l’artiste d’avec son œuvre, avec une facture rapide et anonyme, arrangement fantaisiste de formes mécaniques (deux roues à engrenages), évoquées pour elles-mêmes, sans référent et presque abstraites : une telle désinvolture, qui dénonce l’absurde de tout projet figural et pictural (elle n’est pas sans annoncer celle avec laquelle Picabia peint, en 1922, les gouaches mécanomorphes et abstraites de la série présentée chez Dalmau à Barcelone), institue une esthétique de l’indifférence et de la paresse, qu’avec Marcel Duchamp Man Ray met en œuvre. Plus important encore, Arrangement de formes témoigne de l’intérêt propre de Man Ray, qui se livre parallèlement à ses premières expérimentations avec l’appareil photographique, pour le rythme alterné d’ombre et de lumière, visible déjà dans Dance (1915) et Veuve noire (1916) ; les formes mécaniques d’ Arrangement de formes sont saisies comme en négatif, annonçant les premières « aérographies » ( The Droller, First Object Aerated , 1918), exécutées selon le procédé par projection de peinture sur un objet placé sur une toile ou sur un papier.
Agnès de la Beaumelle
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007