Paysage urbain
[1924]

Paysage urbain
[1924]
Domain | Dessin |
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Techniques | Fusain sur papier |
Dimensions | 53 x 72 cm |
Acquisition | Don de Mme Aglaé Sironi, 1980 |
Inventory no. | AM 1980-71 |
Pas de reproduction
Detailed description
Artist |
Mario Sironi
(1885, Italie - 1961, Italie) |
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Main title | Paysage urbain |
Creation date | [1924] |
Domain | Dessin |
Techniques | Fusain sur papier |
Dimensions | 53 x 72 cm |
Inscriptions | Non signé, non daté |
Acquisition | Don de Mme Aglaé Sironi, 1980 |
Collection area | Cabinet d'art graphique |
Inventory no. | AM 1980-71 |
Analysis
En signant, avec Russolo, Dudreville, Funi, le manifeste futuriste du 11 janvier 1920 Contro tutti i ritorni in pittura [« Contre tous les retours en peinture »], qui dénonce, au profit d’une peinture « pure », le « retour à l’ordre » prôné par Ozenfant et Jeanneret comme une « déviation », Mario Sironi adhère sans doute davantage aux idées sociopolitiques du mouvement, défendues par ses amis Marinetti et Boccioni, qu’au principe esthétique fondateur d’une « beauté plastique et lyrique de la modernité mécanique ». Ses peintures d’architectures urbaines, exécutées à partir de 1920, se situent davantage du côté de la peinture métaphysique du De Chirico des années 1913-1914 que de l’image exaltée de la nouvelle cité industrielle. Ce Paysage urbain, emprunté à une vue d’immeubles et de rues milanais mais non identifiables, est celui du désert, du silence, de la banalité et de la solitude : longues perspectives géométriques, fenêtres murées ou fermées, lumière spectrale, ombres épaisses, vide absolu que seul trouble le passage d’un fiacre, reprennent des termes bien connus de la peinture de De Chirico. Mais Sironi, loin d’exprimer l’inquiétante étrangeté qui préside aux réflexions du peintre philosophe, entend davantage traduire le malaise humain et social de ce temps d’après guerre. Son dessin est celui d’un relevé volontairement neutre, lourd, quasi archaïque, et possède la froideur d’un reportage photographique. À cet égard, il est exemplaire des Réalismes ou de la Nouvelle Objectivité, qui envahissent à partir des années 1920 la scène artistique européenne.
L’obsession pour le paysage urbain conduit le peintre, qui a reçu une formation d’ingénieur, à collaborer à la revue Le Industrie italiane illustrate, pour laquelle il réalise quatre-vingt-quinze illustrations dans les seules années 1920 et 1921. Son engagement politique se confirme avec sa participation au quotidien Il Popolo d’Italia, organe de presse officiel du parti fasciste. En 1923, il rejoint le groupe milanais Novecento, fondé par Sarfatti et Pesaro, et prône le retour à la terre natale, aux valeurs de la tradition et du grand art.
Claude Laugier
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Bibliography
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