"The Chameleon's Doubts",II

Barthélemy Toguo quitte le Cameroun pour s’inscrire à l’École des beaux-arts d’Abidjan, en Côte-d’Ivoire. Lassé de passer son temps à faire des « copies de copies de sculptures classiques du Louvre », il gagne en 1993 Grenoble, où lui est transmis non pas un enseignement technique mais une grande liberté d’utilisation des différents médiums, puis il suit un temps l’enseignement de Klaus Rinke à la Kunstakademie de Düsseldorf. À la fin des années 1990 viennent les premières expositions personnelles : au Centre d’arts plastiques de Saint-Fons (1998), puis à l’ARC – dans le cadre des expositions « Migrateurs » initiées par Hans-Ulrich Obrist (1999) –, jusqu’à l’exposition « Sick Opera » au palais de Tokyo, à Paris, en 2004-2005. La pratique du dessin, qu’il conçoit comme une « discipline artistique intime, comme un moyen de m’exalter, de réaliser virtuellement mes délires et mes fantasmes », devient tout aussi importante que l’élaboration de ses sculptures et de ses installations monumentales : si celles-ci sont fortement liées à sa propre histoire culturelle et se réfèrent généralement à l’Afrique, ses grandes feuilles, qu’il peint à l’aquarelle, comme The Chameleon’s Doubts et Punishment , atteignent paradoxalement la dimension de messages universels.

Jonas Storsve

Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008