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Dorothée Munyaneza
Myriade
25 - 28 Sep 2025
25 - 28 Sep 2025

La chorégraphe, chanteuse et autrice Dorothée Munyaneza a l’art de rassembler ; elle sait écouter et porter les voix de celles et ceux qu’on tait, pour faire entendre les silences et voir les cicatrices de l’Histoire. Pour cette invitation de la Biennale de la danse de Lyon × Centre Pompidou et la Villa Gillet, elle y fait résonner une myriade de voix, de gestes, de rythmes, d’histoires, d'ici et d'ailleurs. Dorothée Munyaneza convie des artistes qui partagent sa quête de poésie et n’ont de cesse d’inventer d’autres manières d’habiter le monde, pour composer un riche programme de quatre jours.
Les salons de la Villa Gillet et son parc accueillent, comme à leur habitude, des rencontres littéraires et lectures avec des auteurs et autrices Mohamed MBougar Sarr, Beata Umubyeyi Mairesse et Sara Mychkine, qui en écrivant sur leurs propres traversées, racontent aussi celles de beaucoup d’autres.
La musique habite aussi cette maison des écritures contemporaines, avec un concert du compositeur-musicien explorateur sonore de Chicago Ben LaMar Gay, un autre de Gildaa – artiste résidant entre la France et le Brésil à la croisée de la Soul, du Baile funk, du Jazz, de la Chanson et du Rnb ; ainsi qu’un Dj set d’Asna qui sait faire danser sur une variété de genres, du coupé décalé ivoirien au dancehall électronique angolais en passant par la nouvelle scène musicale expérimentale d’Afrique de l’Ouest.
Et sous les combles, une projection en continu de films des cinéastes Asmaa Jama – artiste multidisciplinaire et écrivain.e d’origine somalienne basé.e à Bristol, et de Julianknxx – poète, artiste et performeur d'origine sierra léonaise vivant à Londres, dont la pratique poétique qu’il décrit comme « une archive vivante » s'inspire des traditions orales ouest-africaines.
Des performances se déploient également dans différents espaces de la Villa : avec Cassandre Moun – artiste du mouvement qui explore les limites entre masques et visage pour laisser apparaître une identité́ dansante et plurielle ; et le lagotien Ibukun Oladipupo Sunday – compositeur et altiste qui fusionne musique ambiante et musiques d'Afrique de l'Ouest.
Entourée du musicien Ben LaMar Gay et l’artiste offshore Maya Mihindou, Dorothée Munyaneza dresse dans Version(s) un portrait du boxeur et poète marseillais Christian Nka. Avec cette performance-installation-concert, Dorothée Munyaneza se saisit, pour la première fois frontalement, de la question de la masculinité, mais aussi de celle de la paternité, de ce que l’on hérite et de ce que l’on transmet.
Pour clôturer ce programme sous le signe de la fête, le Collectif Maraboutage invite le public à les rejoindre sur le dancefloor au rythme de leurs DJ sets aux influences afro et latino, danses transcendantes du twerk au krump en passant par le voguing. Parce que danser ensemble est aussi une manière de se rassembler et de se retrouver. La joie, et Dorothée Munyaneza en est convaincue, est un outil redoutable face à l'anéantissement, face à l'oubli, face aux cicatrices de l'histoire. La joie est une forme de résistance, un engagement à vivre.
Le Centre Pompidou a présenté le travail de Dorothée Munyaneza en 2021 à travers le spectacle Mailles et le concert-performance Résonances–Carte Blanche, en coproduction avec le Festival d’Automne à Paris et le Théâtre de la Ville, dans le cadre de la Saison Africa2020.
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© Pat Cividanes / Antro Positivo