Sans titre
1989
Sans titre
1989
Domain | Dessin |
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Techniques | Encre de Chine sur papier |
Dimensions | 50 x 63,5 cm |
Acquisition | Don de l'artiste, 2002 |
Inventory no. | AM 2002-155 |
Detailed description
Artist |
René Laubiès
(1924, Vietnam - 2006, Inde) |
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Main title | Sans titre |
Creation date | 1989 |
Domain | Dessin |
Techniques | Encre de Chine sur papier |
Dimensions | 50 x 63,5 cm |
Inscriptions | Signé et daté en bas à droite : Laubies / 89 |
Acquisition | Don de l'artiste, 2002 |
Collection area | Cabinet d'art graphique |
Inventory no. | AM 2002-155 |
Analysis
Le terme de « Nuagistes », lancé par Julien Alvard, qui désigna, dans les années 1960-1970, le groupe réunissant à Paris, autour de la galerie Paul Facchetti, René Laubiès, Frédéric Benrath, René Duvillier et Fernando Lerin, ne rend guère justice à la subtilité d’une œuvre qui ne doit rien aux hasards météorologiques et aux effets vaporeux. Artiste autodidacte, errant entre l’Occident et l’Orient, Laubiès, qui est mort à Mangalore, en Inde, où il revenait chaque année, avait une conception nomade de la peinture, réfractaire aux étiquettes, prenant ce qui lui était nécessaire là où il le rencontrait : dans la sensation née d’un paysage, chez le dernier Monet comme dans la tradition orientale taoïste et zen. « Je peins dans la nature , disait-il, et la nature est abstraite, comme disent les taoïstes » . Son art est celui d’un lettré chinois, profondément marqué par le Traité de la peinture de Khuo Shi ( xiii e siècle) – qu’il traduisit –, définitivement attiré par « le vide et le plein, la frontalité, l’absence complète de l’expression et du théâtre, l’atmosphère, le suggéré, l’allusif ».
Laubiès, qui a collaboré avec le poète américain Robert Creeley et établi, en 1958, la première traduction française des Cantos d’Ezra Pound, est un peintre-poète. Le papier, support idéal des artistes itinérants, comme l’aquarelle et l’encre, légères d’emploi, sont ses médiums de prédilection. Sans titre (1989) est significatif de la tension entre observation et abstraction qui fait la force de son style. Née de la contemplation, l’œuvre, par son économie de moyens – quelques coups de brosse étalant jusqu’à absorption l’encre de Chine sur le support, un simple balayage invitant au rêve ou à la méditation –, bascule vers le paysage mental : pure apparition de la peinture sur le blanc du papier, simple dépôt d’un signe mouvant avant qu’il ne se fixe en calligraphie. Née de la sensation, la peinture se fait, par dépouillement, par décantation, moyen de connaissance. Parlant de son travail, René Laubiès évoque « une physique de la sérénité ».
Pierre Wat
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Bibliography
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