Canoe-island
2000
Detailed description
Artist |
Peter Doig
(1959, Royaume-Uni) |
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Main title | Canoe-island |
Creation date | 2000 |
Domain | Estampe | Epreuve |
Techniques | Sérigraphie sur papier |
Dimensions | 75,1 x 101,8 cm |
Printing | III/XXX |
Inscriptions | S.N.R.B.DR. : doig / III/XXX / AP |
Acquisition | Don de l'artiste, 2003 |
Collection area | Cabinet d'art graphique |
Inventory no. | AM 2003-138 |
Analysis
Salla Tykkä appartient à la génération des artistes qui ont entamé leur travail dans les années 1990, ouvrant des perspectives inédites dans le champ du film et de la vidéo-installation à travers une conception esthétique délivrée de la nostalgie du cinéma. Tout juste sortie de l’École des beaux-arts d’Helsinki en 1999, la Finlandaise affirme d’emblée son œuvre comme une exploration de son propre excès vital et de ses sentiments les plus paradoxaux. Ses films reflètent également l’influence de la télévision – plus que du cinéma – sur une très jeune génération qui revendique la culture de la série B et du western spaghetti. Lasso (2000) est l’œuvre qui l’a fait connaître. En reprenant la musique du film de Sergio Leone Il était une fois dans l’Ouest composée par Ennio Morricone, aux accents sentimentaux, voire suaves, Salla Tykkä présente une scène dont le malaise et l’intensité émotionnelle se voient ainsi redoublés. L’artiste évoque la relation entre frère et sœur, comme une dyade sans communication possible. La jeune fille revenant de son jogging sonne à la porte de la maison familiale sans recevoir de réponse. Elle fait le tour, regarde à l’intérieur et voit un jeune homme, son frère, en train de jouer au lasso dans le salon. La vitre sépare les deux univers, masculin et féminin, qui se déploient dans deux mondes parallèles sans parvenir à se rencontrer. Salla Tykkä, avec un sens aigu de l’équilibre entre authenticité et exagération des sentiments, confronte le garçon, fort et indépendant, jouant au héros de western, à la jeune fille, qui regarde passivement. Avec la musique, le film flirte en effet sans cesse avec un certain kitsch, non sans ironie, mais tout en conservant une qualité émotionnelle qui échappe à tout sentimentalisme.
Christine Macel
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007