L'Eté
1999
L'Eté
1999
Domain | Peinture |
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Techniques | Huile sur toile |
Dimensions | 195 x 130 cm |
Acquisition | Dation, 2003 |
Inventory no. | AM 2003-299 |
Detailed description
Artist |
Eugène Leroy
(1910, France - 2000, France) | |
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Main title | L'Eté | |
Creation date | 1999 | |
Domain | Peinture | |
Techniques | Huile sur toile | |
Dimensions | 195 x 130 cm | |
Inscriptions | S. au revers sur toile : E Leroy | |
Acquisition | Dation, 2003 | |
Collection area | Arts Plastiques - Moderne | |
Inventory no. | AM 2003-299 | |
In deposit | Musée des Beaux-Arts de Tourcoing (Tourcoing) depuis le 01-01-2011 |
Analysis
Quelques paysages parsèment l’œuvre de Leroy bien qu’il n’aime pas peindre sur le motif. C’est ainsi qu’après avoir travaillé quelques années dans une pièce donnant de plain-pied sur le jardin, dans la maison de Wasquehal, Leroy déménage son atelier au grenier afin de ne pas voir son travail parasité par les formes extérieures. L’Été , où nul motif paysager n’est perceptible, est éclairé de l’intérieur par de nombreuses trouées lumineuses. On peut y voir aussi bien l’éclat de la saison qu’un état d’illumination ou de plénitude intérieures. Les taches les plus claires esquissent des silhouettes humaines. Et ce n’est pas fortuitement que l’œuvre a été peinte l’année qui précède la mort de l’artiste. On peut alors s’interroger sur le sens d’une peinture à la texture boueuse, aux couleurs sales, qui ont pour tâche d’exprimer une clarté puissante. C’est une peinture qui, en effet, se saisit avant tout dans ses qualités tactiles, suscitant autant d’attrait que de répulsion violente, dans laquelle on est invité à pénétrer. Les méandres de pâte, souvent encore frais, amassés, dégoulinants ou érodés, s’ouvrent à l’intimité du regard, ainsi que les couleurs, taches impures qui s’instillent dans le brun. Ils renvoient au foisonnement de la vie. Le geste de peindre, dans une lutte avec la pâte, et l’image qui en émane, se lient, au sens presque culinaire du terme, dans ces épaisseurs veinées d’émotions auxquelles le peintre tente de donner une direction. La matière picturale n’est donc pas autre chose, pour Leroy, que la peinture elle-même, c’est-à-dire cette canalisation des sillons et des affluents contradictoires, bas ou grandioses, qui constituent toute vie. Dans L’Été , l’engorgement de la pâte est maximal, comme l’est aussi la clarté qui parvient à amincir la surface vile de la toile.
Anne Malherbe
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007
Bibliography
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