Ptolémée III
[1961]
Ptolémée III
[1961]
Domain | Sculpture |
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Techniques | Plâtre |
Dimensions | 202 x 112 x 79 cm |
Acquisition | Don de l'artiste, 1963 |
Inventory no. | AM 1345 S |
Detailed description
Artist |
Jean Arp (Hans Arp, dit)
(1886, Allemagne - 1966, Suisse) |
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Main title | Ptolémée III |
Creation date | [1961] |
Domain | Sculpture |
Techniques | Plâtre |
Dimensions | 202 x 112 x 79 cm |
Acquisition | Don de l'artiste, 1963 |
Collection area | Arts Plastiques - Moderne |
Inventory no. | AM 1345 S |
Analysis
La figure de Ptolémée, apparue en 1953 (Ptolémée I), reprise en 1958 (Ptolémée II), puis en 1961 à une échelle plus monumentale (Ptolémée III), représente un des sommets de l’art sculptural de Arp. Le titre – donné après l’exécution de l’œuvre – renvoie à l’astronome grec antique, auquel l’artiste rend ainsi hommage, un an après un séjour en Grèce. Comme toujours chez Arp, la nature sert de référence à une analogie créatrice. Si Ptolémée peut ici faire allusion à un corps, celui-ci est transformé pour la première fois par une franche alternance du plein et du vide, dont le jeu abstrait est déployé avec une rare puissance. Issus d’un pied unique, les membres épais et étirés se rejoignent horizontalement et au sommet, tournant autour d’ouvertures arrondies qui évident un volume sphérique à la présence virtuelle. La métamorphose opère doublement, dans la transposition du corps et dans son assimilation au mouvement circulaire, fluide et continu, d’une sorte de ruban sans fin. La forte présence de la masse liée au volume affirme le vide au lieu de le nier. Plus haut d’un mètre, Ptolémée III (Eduard Trier, 1968, op. cit., bronze, no 265) est la synthèse plastique des deux versions précédentes. Ptolémée I et Ptolémée II, de taille plus humaine, semblent inscrire les courbes des bras et des jambes réunies dans un ovale arrondi, avec la seule variante d’un bras levé qui s’abaisse en épaule dans la deuxième version. Le dessin des ouvertures, qui peuvent se dédoubler ou se redoubler selon la place du spectateur, devient plus ample dans la troisième version. La structure abstraite obtenue répond à l’exigence rigoureuse de Arp, qui revendique un art dépouillé de toute visée représentative, loin de la figuration simplifiée liée à l’héritage de Brancusi. Découverte avec Dada, défendue par le mouvement Cercle et Carré et le groupe Abstraction-Création, auquel Arp appartient de 1932 à 1934, l’abstraction est pour lui la vision concrète de la nature.
Marielle Tabart
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007