Dresseur d'animaux
[1923]

Dresseur d'animaux
[1923]
Ámbito | Peinture |
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Técnica | Ripolin sur toile |
Medidas | 250 x 200 cm |
Adquisición | Achat, 1998 |
Inventario | AM 1998-174 |
Información detallada
Artista |
Francis Picabia (Francis Martinez de Picabia, dit)
(1879, France - 1953, France) |
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Título principal | Dresseur d'animaux |
Fecha de creación | [1923] |
Ámbito | Peinture |
Técnica | Ripolin sur toile |
Medidas | 250 x 200 cm |
Inscripciones | D.S.B.DR. : 5 JUILLET 1937 [sic] / FRANCIS PICABIA |
Notas | Le tableau daté [1923] est exposé pour la première fois au Salon d'Automne de 1923, avec la date fictive du "5 juillet 1937" inscrite par Picabia, en bas à droite, pour susciter le scandale. |
Adquisición | Achat, 1998 |
Sector de colección | Arts Plastiques - Moderne |
Inventario | AM 1998-174 |
Análisis
Pour être remarqué dans un Salon qui compte des milliers d’œuvres, il faut frapper fort. C’est ce que fait Francis Picabia avec son Dresseur d’animaux (cat. rais. n o 336). Le tableau est peint avec une peinture industrielle clinquante, le Ripolin, son style est celui d’une affiche publicitaire. Destiné au Salon d’automne, le Dresseur d’animaux est une œuvre on ne peut plus circonstancielle. En phase avec une peinture de l’après-guerre marquée par un retour aux valeurs du classicisme, le Salon est devenu le haut lieu d’un « rappel à l’ordre », d’un chauvinisme esthétique, placé sous l’égide de la « probité » du dessin ingresque. Les figures silhouettées du Dresseur d’animaux font ironiquement allégeance à cette « probité ». Son iconographie renvoie à l’histoire du Salon d’automne. Créé à l’initiative des artistes, régi par un jury tolérant, il a été le théâtre des combats de l’avant-garde du début du siècle. En 1905, le Salon d’automne est le cadre du scandale des Fauves. Historiquement ouvert à toutes les audaces, serait-il devenu ce lieu de dressage, d’apprentissage des valeurs du classicisme que symbolise la chouette d’Athéna dans le tableau de Picabia ? Les « fauves » d’hier se sont-ils métamorphosés en toutous dociles ?
1923 est l’année de tous les « dressages ». André Breton sacrifie un dadaïsme moribond sur l’autel de « l’esprit moderne ». L’iconoclasme, l’inconséquence de Dada sont bientôt mis en cause, dépassés par un surréalisme qui replace l’avant-garde dans le mouvement de l’histoire. Une Histoire que Picabia tourne en dérision, en datant son tableau du 5 juillet 1937.
Didier Ottinger
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007