Cinema
Walden (Diaries, Notes, & Sketches)
06 Dec 2012
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Programme 7 : Journaux, notes et croquis
"Walden" est le premier des journaux de Jonas Mekas, rassemblés sous le titre générique "Diaries, Notes & Sketches". « Depuis 1950, je n'ai cessé de tenir mon journal filmé. Je me promenais avec ma Bolex en réagissant à la réalité immédiate : situations, amis, New York, saisons. […] "Walden" contient le matériel tourné de 1964 à 1968 monté dans l'ordre chronologique. » J. Mekas
Walden
(Diaries, Notes & Sketches)
de Jonas Mekas
États-Unis, 1969, 16mm, 173’, nb et coul., vostf
filmé entre 1964 et1968, monté en 1968-1969
Walden est le premier des journaux de Jonas Mekas, rassemblés sous le titre
générique Diaries, Notes & Sketches – le premier monté, même si Lost Lost Lost,
achevé en 1976, montre la période précédente, de 1949 à 1963.
« Depuis 1950, je n’ai cessé de tenir mon journal filmé. Je me promenais avec
ma Bolex en réagissant à la réalité immédiate : situations, amis, New York,
saisons. […] Walden contient le matériel tourné de 1964 à 1968 monté dans
l’ordre chronologique. La bande-son utilise les sons enregistrés à la même
époque : voix, métro, bruits de rues, un peu de Chopin (je suis un romantique)
et d’autres sons, significatifs ou non. » Jonas Mekas
« Je n’ai pas disposé de ces longues plages de temps nécessaires à la
préparation d’un scénario, puis au tournage, puis au montage, etc. Je n’ai eu
que des bribes de temps qui ne m’ont permis de tourner que des bribes de film.
Toute mon œuvre personnelle est devenue comme une série de notes. Je me disais
: je vais faire tout ce que je peux aujourd’hui, parce que sinon je ne
trouverai pas d’autre moment libre avant des semaines. Si je peux filmer une
minute, je filme une minute. Si je peux filmer dix secondes, je filme dix
secondes. Je prends ce que je peux, désespérément. Mais pendant longtemps, je
n’ai pas visionné ce que je filmais et emmagasinais ainsi. Je me disais que
tout ce que je faisais, c’était de l’entraînement. » Jonas Mekas, 1972
« Walden de Jonas Mekas s’impose, près de trente ans plus tard, comme un
document cinématographique essentiel de la vie artistique new-yorkaise à l’une
de ses époques les plus grandioses. Sans jamais choquer ni se confesser, Mekas
a imprégné chaque instant de ce très long film des nuances de sa personnalité.
Parmi un vaste éventail de personnages, pour la plupart non nommés ou
simplement appelés par leur prénom – bien que certains soient mondialement
célèbres –, le seul portrait psychologique est celui du cinéaste lui-même : un
poète lituanien exilé, fasciné et torturé par sa lente américanisation. Le film
est dominé par un rythme staccato nerveux qui s’épanche régulièrement en
grandes exaltations. En accumulant massivement des images, Mekas s’est
constitué des archives uniques en leur genre pour assembler ce journal visuel,
le premier d’une longue série. Aucun autre film ne restitue à ce point la
sensation propre à ce temps et à ce lieu, telle qu’on peut la retrouver en
regardant le film aujourd’hui. En tant que personnage secondaire apparaissant
régulièrement devant la caméra de mon ami, je suis conscient combien sa
représentation des autres reste fragmentaire et elliptique, et cependant ces
images sont devenues pour moi les indices visuels les plus forts de la personne
que j’étais il y a trente ans. Ceci est peut-être la clé de l’œuvre de Mekas :
sa découverte d’une forme cinématographique laissant transparaître ses
changements d’humeur, sans imposer un masque cohérent de lui-même. Il a ainsi
construit une oeuvre qui laisse les autres apparaître dans leur ambiguïté
phénoménale. » P. Adams Sitney, 1996, Le Livre de Walden, éd. Paris
Expérimental, 1997
« Disons que, cinématographiquement parlant, il n’y a peut-être rien de plus
beau que les trois premiers plans de Walden : des arbres dans un parc bleuté
par les reflets du soleil d’hiver, la neige et l’aube du printemps ; du temps,
proustien ou haché en haïku, du temps qui tient dans la main, du souvenir
partout. » Philippe Azoury, « Vivace Jonas Mekas », Libération, 31 octobre 2000
Rediffusion le samedi 29 décembre, 20h, cinéma 1
When
From 8pm