Going around the corner piece
1970
Going around the corner piece
1970
Domain | Dessin |
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Techniques | Mine graphite sur papier |
Dimensions | 58,6 x 73,8 cm |
Acquisition | Don de l'artiste, 1988 |
Inventory no. | AM 1988-954 (2) |
Detailed description
Artist |
Bruce Nauman
(1941, États-Unis) |
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Main title | Going around the corner piece |
Creation date | 1970 |
Domain | Dessin |
Description | Croquis de l'installation |
Techniques | Mine graphite sur papier |
Dimensions | 58,6 x 73,8 cm |
Inscriptions | S.D.B.DR. : B.Nauman jan.70 |
Acquisition | Don de l'artiste, 1988 |
Collection area | Cabinet d'art graphique |
Inventory no. | AM 1988-954 (2) |
Analysis
Soit une structure minimale : quatre cimaises blanches identiques formant au sol un carré de 6,50 m de côté environ. À chaque angle est installée une caméra connectée à un moniteur noir et blanc, silencieux, posé directement au sol à l’angle suivant. Jouant sur les mécanismes du voyeurisme et du narcissisme, ces caméras enregistrent le comportement du marcheur filmé de dos (le visiteur), sa capture le transformant en médium de l’artiste. Nauman, qui a construit un corpus éclaté, ne revendique aucune filiation. Son travail vise à structurer des activités ordinaires : « j’étais un artiste, par conséquent tout ce que je faisais dans l’atelier devait être de l’art […] boire du café et marcher de long en large ». Marqué par la lecture et de Samuel Becket et d’Elias Canetti (de Masse et puissance notamment), il entreprend une série de performances et d’installations basées sur l’observation du comportement d’un individu à travers la marche par l’intermédiaire d’un système de contrôle, la vidéo-surveillance. Cette installation, qui fait suite à la participation de l’artiste à l’exposition « Quand les attitudes deviennent formes » (1969) et à sa célèbre pièce Live-Taped Video Corridor (1970), s’inscrit dans la série des « corridors » qui développe ses expériences de Body Art. Elle en poursuit l’idée du chassé-croisé d’apparitions et de disparitions appliquée ici non plus à un spectateur, mais à plusieurs. L’enregistrement alimente un sentiment de déception, voire de frustration, fondé sur l’alternance du tout à voir et du rien à voir, du plein et du vide, indice d’une probable filiation duchampienne.
Chantal Béret
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007