Mit dem schwarzen Bogen (Avec l'arc noir)
1912

Mit dem schwarzen Bogen
(Avec l'arc noir)
1912
A thick black arch stretches over three colour blocks, holding them at a distance as they are apparently on the point of collision
Vassily Kandinsky has invented a world of moving shapes and colours. In quivering touches, lines dissociate from colour, creating as much discord as alliance. Adopting composer Arnold Schönberg’s dissonance principle, this research led him to abstract pictorial language. He distances himself from appearances, too fleeting, to reach the inner world where souls vibrate. For him, painting needs to engender strong sensations, as when listening to a concert.
Domain | Peinture |
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Techniques | Huile sur toile |
Dimensions | 189 x 198 cm |
Acquisition | Donation de Mme Nina Kandinsky, 1976 |
Inventory no. | AM 1976-852 |
On display:
Musée - Niveau 5 - Salle 14 : Vassily Kandinsky
Detailed description
Artist |
Vassily Kandinsky
(1866, Empire Russe - 1944, France) |
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Main title | Mit dem schwarzen Bogen (Avec l'arc noir) |
Creation date | 1912 |
Place of production | Oeuvre réalisée à Munich à l'automne 1912 |
Domain | Peinture |
Techniques | Huile sur toile |
Dimensions | 189 x 198 cm |
Inscriptions | S.D.B.G. : KANDINSKY i9i2 |
Acquisition | Donation de Mme Nina Kandinsky, 1976 |
Collection area | Arts Plastiques |
Inventory no. | AM 1976-852 |
Analysis
« Par construction », écrit Kandinsky à Arnold Schönberg, le 22 août 1912 – Avec l’arc noir (cat. rais. n° 436), toile éminente et singulière, était alors en cours d’achèvement – « on comprenait jusqu’à présent une géométrie insistante (Hodler, les cubistes, etc.). Mais ce que je veux montrer, c’est que la construction peut aussi être atteinte – et même mieux – sur le “principe” de la dissonance, qu’elle offre là bien plus de possibilités, et que ces possibilités, il faut à tout prix les montrer dans cette nouvelle époque que nous abordons » (lettre conservée à la Library of Congress, Washington, citée par Jessica Boissel, cat. exp. Paris, 1984, op. cit. , p. 129).
L’arrivée imprévue de cette œuvre à la première exposition personnelle de Kandinsky, à la galerie Der Sturm à Berlin, en 1912 (l’ouverture, prévue pour le 1 er octobre, fut retardée d’un jour), fut annoncée par Kandinsky dans une lettre à H. Walden en date du 20 septembre 1912 : « Je fais un petit changement. L’Improvisation 27 (elle était chez vous l’hiver dernier en tant que supplément de l’exposition “Der Blaue Reiter”), je la laisse ici. À sa place, je vous envoie “Bild mit dem schwarzen Bogen” (Tableau avec l’arc noir). Il peut très bien remplacer l’Improvisation dans la salle II, mur gauche » (lettre conservée aux archives de la Staatsbibliothek, Berlin, citée par J. Boissel, ibid. , p. 129).
Au centre, s’inscrit en surcharge un grand signe noir qui rappelle l’instrument d’attelage de la troïka, la douga , pièce indispensable à tout harnachement, cet arc de limonière, fait de bois d’orme de forme irrégulière qui tend vers le demi-cercle. C’est également un triangle qui bouscule la symétrie du carré de la toile. À son habitude, Kandinsky casse le rapport entre composition et support en écornant l’angle gauche supérieur de la peinture par une sorte d’accent circonflexe.
La toile est conservée chez Gabriele Münter jusqu’en 1926, époque à laquelle les anciens amants soldent leurs comptes. Après une mise en dépôt temporaire au König-Albert Museum de Zwickau cette même année, il réapparaît en 1937 à Paris, à l’exposition « Origines et développement de l’art international indépendant » (30 juillet-31 octobre, n° 148) et, en 1939, à l’exposition « Les Réalités nouvelles » (30 juin-15 juillet), galerie Charpentier.
Christian Derouet
Source :
Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007