Calligraphie d'humeur
1968
Calligraphie d'humeur
1968
Domain | Dessin |
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Techniques | Feutre sur papier |
Dimensions | 9 x 32,5 cm |
Acquisition | Don de l'artiste, 1996 |
Inventory no. | AM 1996-7 |
Detailed description
Artist |
Jean-Michel Sanejouand
(1934, France - 2021, France) |
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Main title | Calligraphie d'humeur |
Creation date | 1968 |
Domain | Dessin |
Techniques | Feutre sur papier |
Dimensions | 9 x 32,5 cm |
Inscriptions | Signé et daté au revers, en bas au centre : SANEJOUAND 68 |
Acquisition | Don de l'artiste, 1996 |
Collection area | Cabinet d'art graphique |
Inventory no. | AM 1996-7 |
Analysis
En 1967, Jean-Michel Sanejouand, qui est connu pour sa série de Charges-Objets, commencée en 1963 (des assemblages d’objets trouvés qui posent la question de la fonction de l’art et de ses rapports problématiques avec le design), passe à une échelle monumentale avec une série d’Organisation d’espaces (dont cinq appartiennent au Musée) qu’il déploiera jusqu’en 1974 : des projets d’interventions de grande envergure dans l’espace urbain, accompagnés d’installations monumentales dans des lieux d’exposition. Or, en 1974 précisément, il dévoile dans une exposition sa pratique régulière, et jusque-là restée discrète, de la figuration, alors scandaleuse en peinture : la série de petits dessins des Calligraphies d’humeur, commencée dès 1968, sera poursuivie jusqu’en 1978, selon le même principe : un trait au feutre, noir ou de couleur vive, définit l’espace d’une saynète où des personnages grotesques, à échelle souvent différente, côtoient des animaux ou d’autres personnages, sans autre lien entre eux que celui, de temps à autre, d’un accouplement. Ce sont les différences qui créent la tension, perceptible aussi dans la rapidité du trait, la légèreté des sujets : différence entre l’humain et l’animal, l’homme et la femme, le grand et le petit, le mouvement et l’immobilité, le geste et le portrait, un style et un autre. L’espace entre les figures, entre les objets, est le signe d’une distance critique que l’on retrouve dans l’œuvre peinte de Sanejouand. En 1968, ni l’humeur ni la calligraphie brute ne sont à la mode, pas plus que le non-savoir-faire artistique ou que le laisser-faire spontané prôné très tôt par Jean-Michel Sanejouand – mais qu’il abandonnera, dans la série suivante des Espaces-Peintures (1978, MNAM), pour un graphisme pictural cultivé et maîtrisé. Mal compris à l’époque, ce retour à une figuration légère, à une narration personnelle « d’humeur », font aujourd’hui du peintre un précurseur.
Camille Morineau
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Bibliography
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Collection Art graphique : [Catalogue de] La collection du Centre Pompidou, Musée national d''art moderne - Centre de création industrielle. - Paris : éd. Centre Pompidou, 2008 (sous la dir. d''Agnès de la Beaumelle) (cit. et reprod. coul. p. 369) . N° isbn 978-2-84426-371-1
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