Composition à la main et aux chapeaux
1927
Composition à la main et aux chapeaux
1927
Léger's interest in film was revealed in 1916 when Guillaume Apollinaire took him to see a Charlie Chaplin film while he was on furlough.
This monumental painting refers to the film Fernand Léger made with artists Man Ray and Dudley Murphy, Le Ballet mécanique, ( 1923-1924). Transposing the jerky rhythm of moving images, Léger created a complex montage of successive coloured planes. Miniature or close-up views of everyday abjects line up as if unwinding on a roll of film. As a sort of farewell salute, the hand at the base holding a bowler hat is an allusion to Charlie Chaplin, "the image man" who fascinated Léger.
Domain | Peinture |
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Techniques | Huile sur toile |
Dimensions | 248 x 185,5 cm |
Acquisition | Dation, 1982 |
Inventory no. | AM 1982-104 |
On display:
Detailed description
Artist |
Fernand Léger
(1881, France - 1955, France) |
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Main title | Composition à la main et aux chapeaux |
Title given | Les 4 chapeaux, composition |
Creation date | 1927 |
Domain | Peinture |
Techniques | Huile sur toile |
Dimensions | 248 x 185,5 cm |
Inscriptions | S.D.B.DR. : F. LEGER. 27 |
Acquisition | Dation, 1982 |
Collection area | Arts Plastiques - Moderne |
Inventory no. | AM 1982-104 |
Analysis
Entre 1924 et 1927, Léger a peint une série d’imposantes natures mortes, mettant en scène divers objets, le plus souvent isolés en très gros plan. Accordéon ou balustre, siphon ou machine à écrire, parapluie ou roulement à billes sont ainsi successivement monumentalisés, traités en aplats de couleurs vives. Chacun de ces motifs acquiert une majesté d’autant plus inédite que Léger les choisit des plus ordinaires, tels qu’au sortir du magasin ou de l’usine, dans leur anonymat de produit de série, manufacturé à des milliers d’exemplaires.
La Composition à la main et aux chapeaux (cat. rais. II, n o 471) constitue l’aboutissement de cette série, remarquable par sa dimension, autant que par la complexité du « montage » effectué par le peintre – un montage qui n’a certes plus rien à voir avec les expériences cubistes des papiers collés d’avant-guerre, non plus qu’avec les plus récents usages du collage, revisité par les surréalistes. Léger se réfère ici à la typographie, et surtout au cinéma, et très précisément à son propre film réalisé avec Man Ray et Dudley Murphy, Le Ballet mécanique (1923-1924, AM 1975-FO.207). Dans les deux dimensions du tableau, il ne peut évidemment pas rejouer le rythme saccadé des images mobiles. Il organise néanmoins la surface de la toile en compartiments rectangulaires de taille inégale, découpant comme des plans successifs où apparaissent et disparaissent, au gré du regard, un profil gigantesque, trois panamas, deux as de cœur, quatre cuillères à café, deux bouteilles, un timbre-poste, une pipe, deux « bouées » et, comme pour un salut final, tout en bas au milieu, une petite main élevant un chapeau melon… allusion probable à Charlot, « l’homme image » qui fascina tant Léger, et l’attira vers le médium du cinéma. Les disparités d’échelle, la répétition des motifs et leur alignement rappellent encore le rythme des images du film, et les oscillations mécaniques imprimées aux objets.
Porteuses d’un message discontinu, non narratif, les rangées de cuillères ou de chapeaux comme les motifs plus isolés sont assimilés à des pictogrammes, juxtaposés dans une logique purement formelle. Avant de les lâcher dans l’espace (voir les compositions des années 1928-1929), Léger fait ainsi évoluer sa troupe d’objets une dernière fois, dans un cadre strictement délimité.
Isabelle Monod-Fontaine
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007