Le Rêve, Le Baiser
[1934]
Le Rêve, Le Baiser
[1934]
Domain | Sculpture |
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Techniques | Fer forgé et soudé sur socle en pierre calcaire |
Dimensions | 67,1 x 24 x 31 cm |
Acquisition | Legs de Mme Roberta González, 1979 |
Inventory no. | AM 1979-421 |
Detailed description
Artist |
Julio González
(1876, Espagne - 1942, France) |
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Main title | Le Rêve, Le Baiser |
Creation date | [1934] |
Domain | Sculpture |
Techniques | Fer forgé et soudé sur socle en pierre calcaire |
Dimensions | 67,1 x 24 x 31 cm |
Notes | Original ayant servi aux tirages en bronze par Godard : 6 numérotés de 1 à 6, et 4 marqués 0, 00, EA et HC |
Acquisition | Legs de Mme Roberta González, 1979 |
Collection area | Arts Plastiques - Moderne |
Inventory no. | AM 1979-421 |
Analysis
Dans les années 1930 naissent des mains de Picasso, de Giacometti et de González toute une série de sculptures abstraites violemment chargées d’érotisme, mais qui en rejettent l’iconographie traditionnelle pour atteindre, à la lumière du surréalisme, la représentation du fonctionnement même du désir. Les sculptures phalliques réalisées à Boisgeloup par Picasso en 1931, d’une part, et Homme et Femme (1928-1929), Boule suspendue (1930-1931) ou Femme couchée qui rêve (1928) de Giacometti, d’autre part, sont des formes objectivées du désir sexuel. Le double titre de Le Rêve, Le Baiser (cat. rais. 2, n o 154), suggéré par Roberta González, qui affirmait que l’artiste avait voulu en faire non seulement une représentation du baiser mais aussi celle du souvenir rêvé qu’en conservait la femme (Whithers, 1978, op. cit. , p. 56), confère à l’œuvre une dimension fantasmatique de vision onirique, propre au surréalisme. En octobre-décembre 1934, González participe, avec Giacometti, Arp, Ernst et Miró, à l’exposition « Was ist Surrealismus ? » à la Kunsthaus de Zurich, dans laquelle il présente notamment Le Rêve, Le Baiser. Malgré la reprise d’un thème « picassien », traité de manière plus architectonique en 1931 ( Le Baiser I , 1930, cat. rais. 2, n o 127), et l’adjonction de formes symboliques (sphères ajourées et flèches), également utilisées dans La Grande Trompette (1932-1933, cat. rais. 2, n o 145), la sculpture, réduite à un pictogramme, possède la même efficacité que les « objets à fonctionnement symbolique » de Giacometti. Comme l’a suggéré Guillermo Solana (Valence, 2000, op. cit.), la pointe soudée au cercle métallique, agressivement tendue vers le ventre de la sculpture, forme une image explicite de copulation, probablement redevable aux arcs opposés de Homme et Femme et à La Pointe à l’œil (1931-1932) de Giacometti.
Brigitte Leal
Source :
Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007