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Ilya Ehrenbourg, « Et pourtant elle tourne ! », couverture

Ilya Ehrenbourg dans une nouvelle traduction de référence

C'est un texte-manifeste incontournable sur l’art moderne. Signé en 1921 par Ilya Ehrenbourg, écrivain et poète russe, Et pourtant elle tourne ! sort pour la première fois dans une traduction française. C'est le premier ouvrage d'une collection de textes critiques de référence écrits en langue russe dont le Musée national d’art moderne a entrepris la traduction en français, avec l’appui de la Vladimir Potanin Foundation.

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Rédigé en Belgique à l'automne 1921 et publié à Berlin au début de 1922, Et pourtant elle tourne ! vise à jeter un pont entre artistes russes et européens après la rupture de la guerre et de la révolution. Son auteur, Ilya Ehrenbourg, est alors connu comme poète. Exilé politique, il a vécu à Paris de 1908 à 1917 et fréquenté la plupart des artistes modernistes. Proche de Picasso, Apollinaire, Cendrars, Léger, Max Jacob, Rivera, il s'est lié à son retour en Russie aux poètes, peintres et metteurs en scène les plus novateurs. Manifeste essentiel de l'art moderne, Et pourtant elle tourne ! est l'antécédent direct de la revue Vechtch/Gegenstand/Objet, qu'Ehrenbourg coédite à Berlin avec El Lissitsky en 1922. Ouvert à toutes les tendances de l'art moderne, l'ouvrage livre une réflexion originale sur les rapports entre art et politique. Proposé pour la première fois au lecteur dans une édition française, le livre est caractérisé par le soin apporté à sa mise en page autant que par le regard singulier porté par son auteur sur le cours de l'art de son temps et l'espoir d'une union entre les créateurs du monde entier, livrant une réflexion originale sur les rapports entre art et politique. ◼

Né en 1894 à Kiev, Ilya Ehrenbourg est un écrivain, poète et journaliste de langue russe. Exilé politique avant la révolution, il se rallie ensuite non sans mal aux bolcheviks, mais passe le plus clair de son temps à l'étranger. Correspondant de guerre en Espagne, il rentre définitivement en URSS en 1940. Très apprécié pour ses reportages sur le front de la Seconde Guerre mondiale, il est aussi membre du Comité antifasciste juif et l'un des maîtres d'œuvre du Livre noir, recueil de témoignages sur l'extermination des Juifs à l'est. Auteur d'une œuvre prolifique et de mémoires, il est mort en 1967.

Traduit du russe par Paul Lequesne, Catherine Perrel, Valérie Pozner, Irina Tcherneva

Éditions du Centre Pompidou et les Presses du réel, 2019, 224 p.

Ouvrage publié avec le soutien de la Vladimir Potanin Foundation, dans le cadre du programme « Russie 20e siècle ».