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Norman Foster, archi durable

Dessins, carnets de travail, maquettes, prototypes et réalisations industrielles : sur près de deux mille deux cents mètres carrés*, l'exceptionnelle rétrospective consacrée à Norman Foster retrace les différentes périodes du travail de l’architecte britannique, mettant en lumière les réalisations déterminantes avec lesquelles il aura investi toute la complexité des organisations des grandes sociétés industrielles. Sources d’inspiration de Norman Foster, des œuvres de Fernand Léger, Constantin Brancusi ou Ai Wei Wei sont aussi données à voir. Présentation par Frédéric Migayrou, commissaire de l'exposition.

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Se confronter à l’œuvre de l’architecte Norman Foster, c’est immédiatement évoquer les projets qui semblent les plus marquants, ceux qui se confondent à l’image d’une ville, d’un territoire ou qui, plus simplement, ont changé la forme d’un site ou la configuration d’un lieu, d’une place. Grands aéroports, réseaux de transports, bâtiments de grande hauteur, sièges de grandes entreprises, bâtiments publics, grands ouvrages d’art, programmes d’aménagement urbains, musées... Siège de la Hongkong and Shanghai Banking Corporation (Hong Kong, 1979-1986), le Carré d’Art (Nîmes, 1984-1993), l’Aéroport international de Hong Kong (1992-1998) ou l’Apple Park, (Cupertino, États-Unis, 2009-2017), avec plusieurs centaines de projets étudiés ou réalisés à une échelle mondiale, Norman Foster aura investi toute la complexité des organisations des grandes sociétés industrielles.

 

La compréhension élargie de la notion d’environnement à l’échelle de la nature et de l’ensemble de la biosphère est une préoccupation centrale de l'œuvre de Norman Foster. 

 

Avec Foster + Partners (fondée en 1992), l'architecte né à Manchester en 1935 a imposé l’image d’une agence ayant su préserver son identité, celle d’une agence mondiale toujours ouverte à la recherche et à l’innovation, et qui intègre aux projets toutes les dimensions, techniques, économiques, sociales et environnementales. La compréhension élargie de la notion d’environnement à l’échelle de la nature et de l’ensemble de la biosphère est une préoccupation centrale de son œuvre. Il assimile la haute technologie à une technosphère contrôlant les effets destructeurs du monde industriel par une économie compatible avec la vie sur terre. Cette conception synthétique, liant le déploiement des technologies à une compréhension de la notion d’environnement, trouve son fondement dans l’œuvre de l’architecte américain Richard Buckminster Fuller, auquel Foster s’associe à l’occasion de divers projets. Ainsi, dès les années 1960 et 1970, à l’heure où la société industrielle s’éveille aux défis environnementaux, Norman Foster prend part à l’émergence du mouvement écologique comme à son développement au cours de projets plus contemporains.

 

Ironie de l'histoire, le Centre Pompidou consacre à l’architecte britannique une importante exposition rétrospective dans le bâtiment même qui fut un des premiers manifestes du courant architectural « High Tech », dont Foster est considéré comme un leader. En 1963 à Londres, Foster avait fondé l’agence Team 4 avec Wendy Cheesman et Richard Rogers, qui sera en 1977 avec Renzo Piano l’architecte du Centre Pompidou. ◼

*La scénographie de l’exposition est conçue par Norman Foster et réalisée en collaboration avec Foster + Partners et la Norman Foster Foundation.