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La Tristesse du roi

1952

Henri Matisse

 

Avec ses précédents travaux, Matisse a découvert la richesse et la liberté de création qu'offrent ces morceaux de papier recouverts d'une couleur unique, gouache mate faite de pigments, de chaux et de gomme arabique, et dans lesquels il découpe à vif. C'est avec cette technique que, durant les toutes dernières années de sa vie, il va produire quelques tableaux monumentaux, œuvres dignes des plus grandes compositions classiques.

 

À cet égard, La Tristesse du roi se réfère à une toile de Rembrandt, David jouant de la harpe devant Saül, où le jeune héros biblique joue pour distraire le roi de sa mélancolie, mais aussi aux autoportraits tardifs du vieux maître hollandais. Dans cette œuvre, Matisse superpose les thèmes de la vieillesse, du regard tourné vers La Vie antérieure (titre d'un poème de Baudelaire déjà illustré par l'artiste), de la musique qui apaise tous les maux.

 

Dans cet ultime autoportrait, le peintre se représente par cette forme noire, semblable à sa silhouette assise dans son fauteuil, entouré des plaisirs qui ont enrichi sa vie : les pétales jaunes qui s'envolent ont la gaîté des notes de musique, l'odalisque verte symbolise l'Orient, tandis qu'une danseuse rend hommage au corps de la femme. Tous les thèmes matissiens sont réunis dans cette peinture magistrale.