De la violence en Amérique
Cinéma | Rétrospective
16 – 25 janvier 2026
mk2 Bibliothèque, Paris
Communiqué de presse
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Dossier de presse
© droits réservés © photo : Centre Pompidou, MNAM-CCI/Hervé Véronèse/Dist. RMN-GP
En janvier prochain, le Centre Pompidou présente De la violence en Amérique, un cycle de projections, de rencontres et de débats autour de la violence et de ses représentations dans la société américaine. Faisant écho à l’essai politique d’Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, publié il y a presque de deux siècles en 1835, ce cycle rend hommage à l’historien d’art britannique Lawrence Alloway (1926-1990) et à son ouvrage Violent America paru en 1971. À l’heure où les États-Unis s’apprêtent à célébrer la première année au pouvoir de Donald Trump, sa relecture résonne avec une acuité troublante.
Sous ce titre provocateur et visionnaire, Alloway avait rassemblé trente-cinq films produits entre 1946 et 1964 – westerns, films noirs, de gangsters ou de guerre – pour un programme intitulé A History of American Action Movies : 1946-1964 organisé au Museum of Modern Art de New York en 1969. Théoricien majeur du pop art et des médias de masse, il voyait dans le cinéma un miroir collectif plutôt q'une somme d'œuvres isolées. Pour lui, les films ne sont pas des unica, mais des typica : des produits emblématiques de la culture de masse, façonnés autant par les réalisateurs, producteurs et acteurs que par le public lui-même. Son approche iconologique s’intéresse moins au chef-d’œuvre qu’aux conventions : figures de l’anti-héros, tueurs à gages, femmes fatales, soldats ou marginaux forment une mythologie moderne, des archétypes à travers lequel l’Amérique s’observe et se met en scène.
Alloway ne cherche pas à dénoncer la violence mais à la comprendre : il affirme qu’elle n’est pas un excès, ni une dérive, mais l’un des fondements constitutifs de la nation américaine. À l’instar du maitre du Pop Andy Warhol, qui quelques années auparavant entamait sa série Death and Disasters, Alloway perçoit dans les images de guerre et de mort développées dans les films d’action, l’envers obscur de l’organisation sociale fondée non sur le droit, mais sur l’exercice de la force.
Evoquer sa manière de penser les images aujourd’hui, dans un contexte politique et social où la rhétorique de la puissance et la fascination pour les armes réinvestissent l’espace public, permet d’interroger, en se tournant vers le passé, la persistance de cette pulsion mortifère que continuent de véhiculer les images de cinéma. Entre histoire et actualité, cette enquête sur la violence en Amérique à travers ses films se propose comme un outil critique, un miroir tendu à une Amérique qui, de Harry Truman à Donald Trump, n’a jamais cessé de mettre en scène sa propre mythologie virile et meurtrière.
Ce cycle propose un regard croisé et inédit entre le classisime hollywoodien qui avait fasciné l’historien d’art et la production cinématographique underground et expérimentale conservées dans la collection du Centre Pompidou - Musée national d'art moderne qui ont traité, en dehors des conventions narratives imposées par les studios, de la violence en Amérique. Un hommage tout particulier est rendu au cinéaste Ken Jacobs récemment disparu, aux films de Jack Smith, de Bruce Conner, Maya Deren, Claes Oldenburg, Stan Vanderbeek et d’autres figures expérimentales dont les œuvres, entre provocation et liberté formelle, dialoguent avec les interrogations d’Alloway sur la culture de masse et la représentation de la violence.
Ce cycle élargi propose également des rencontres et débats réunissant chercheurs, critiques et artistes contemporains, afin d’explorer les résonances actuelles de ces images — entre mythologie nationale, spectacle de la brutalité et dérives d’une société fascinée par sa propre puissance.
Parallèlement, les éditions Macula font paraitre l'ouvrage Violent America: les films (1946 - 1964), premier ouvrage de Lawrence Alloway traduit en français.
Commissariat
Programmation film
Philippe-Alain Michaud, conservateur en chef, collection cinéma, Musée national d’art moderne − Centre Pompidou
Jonathan Pouthier, attaché de conservation, collection cinéma, Musée national d’art moderne − Centre Pompidou
Programmation Parole
Jean-Max Colard, chef du service de la parole, département culture et création – Centre Pompidou
Joséphine Huppert, Inès Henzler et Aliénor Philbert, chargées de programmation, département culture et création, Centre Pompidou
À télécharger
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