Une histoire du cinéma, vol. 3

« Une histoire du cinéma » dessine un récit alternatif aux canons cinématographiques dominants et constitue le moment de la fondation de la collection des films du Musée.

Reformulation des programmes de l’époque, ce nouveau cycle propose un aperçu de la collection historique, en parcourant sa chronologie à rebours. Les séances accompagnent la parution de l’ouvrage L’Histoire d’une histoire du cinéma (Paris Expérimental/Centre Pompidou, 2023) et sont l’occasion de redécouvrir quelques films marquants, certains cultes et d’autres méconnus, acquis dès l’ouverture du Centre Pompidou.

Cette projection propose un aperçu de la scène française du milieu des années 1970, en réunissant les réalisations des cinéastes liés au laboratoire de l’Université de Vincennes (Djourah Abouda et Alain Bonnamy) avec des films issus du cercle de la Paris Films Coop, l’une des coopératives qui a contribué à la réalisation de « Une histoire du cinéma ». Les films de Dominique Avron, Giovanni Martedi et Pierre Rovere s’inscrivent dans la longue vague de la démarche « structurelle » chère à la scène nordaméricaine des années 1970 mais déclinent autrement les investigations réflexives sur les propriétés spécifiques du support photochimique. 

Dans Yaa Bôé, Dominique Avron et Jean-Bernard Brunet travaillent le montage des images selon des principes issus de la musique expérimentale – dans un film, paradoxalement, silencieux. Martedi et Rovere prônent, de leur côté, une esthétique pauvre qui s’appuie en partie sur la récupération et le détournement technologique. Là où le film de Georges Rey (Les Ronds dans l’eau), cinéaste lyonnais, aide à compléter le portrait de la scène française, la présence du Testament filmique de James Broughton, auteur phare lié à la San Francisco Renaissance, est due exclusivement au découpage chronologique de la programmation. Le hasard fait apparaître, simultanément, l’émergence d’une jeune scène locale et le crépuscule d’une génération de l’autre côté de l’Atlantique.