Cinéma / Vidéo
Alice Diop
Autour de « Nous »
11 - 14 févr. 2022
L'événement est terminé
Éminemment politique, l’ensemble du travail d’Alice Diop s’inscrit dans une continuité, dont le point de départ pourrait être le court métrage de Maurice Pialat, L’amour existe (1960). Alors que Nous sort en salle, la cinéaste dessine pour le Centre Pompidou une forme d’autoportrait en douze séances, qui révèle et raconte la constellation qui l’inspire et la nourrit. Elle y présente ses propres films, et invite des artistes dont elle se sent proche à interroger le cinéma à travers sa représentation de la banlieue française, dans la continuité de la Cinémathèque idéale des banlieues du monde, qu'elle a initiée en 2020.
« Depuis un an, invités par le Centre Pompidou et les Ateliers Médicis, une dizaine de programmateurs et moi-même réfléchissons à l’édification d’une cinémathèque idéale des banlieues du monde. Vaste entreprise qui, au fil de ces longs mois de travail, nous est apparue tel un projet ambitieux, poétique, utopique et politique. Ambitieux parce que cette tâche est colossale. En ce qu’elle nous invite à cerner ce qui ne l’est pas : la banlieue, et ce que serait le cinéma en banlieue. Poétique parce que collectionner ces films, faire apparaître ces gestes de cinéma dessille sans cesse notre regard sur ces lieux. Utopique parce que l’entreprise répare un vide, elle comble les manques, les trous et exhume la mémoire enfouie, effacée, de ces territoires, des gens qui y vivent ou de ceux qui y ont vécu. Ce projet rattache leurs histoires, "notre" histoire à la grande et longue histoire du cinéma.
À partir de ces plus de trois cents films déjà identifiés, le Centre Pompidou me propose d’en programmer onze. Onze films, qui seraient à la fois un autoportrait et ne le seraient pas. Ce n’est pas un best of, c’est une proposition, non mue par le souci de l’exhaustivité. Une constellation. Une tentative de trouver la meilleure réponse aux mauvaises questions : qu’est-ce que le cinéma dit "de banlieue" ? Qui seraient les cinéastes de banlieue ? Le "banlieue film", comme je l’ai déjà entendu, est-il un genre ? Un sous-genre ?
Programmer ces quelques films, c’est faire apparaître autant de gestes de cinéastes, autant de voix, de regards singuliers, de genres, et d’écritures. C’est une manière pour moi de rendre grâce à ces films qui réparent, qui réchauffent, qui aident à penser, à formuler ou à reformuler. C’est l’occasion de battre le rappel, d’exposer nos alliances et peut-être, surtout, d’honorer, tant la complexité de ce lieu que de célébrer des cinéastes qui échappent aux assignations réductrices. » Alice Diop
Un projet d’après une idée originale d’Alice Diop, des Ateliers Médicis et du Centre Pompidou
Quand
Où
Partenaires
En collaboration avec les Ateliers Médicis
Avec la participation des Laboratoires d’Aubervilliers, Cinémas 93, Périphérie et la Villa Albertine, Services culturels français aux États-Unis
Alice Diop
© D.R.
*dans la limite des places disponibles et sauf ouverture (Adhérents : 3€)