Performance
Steffani Jemison
Knowledge of the elements
13 janv. 2026
13 janv. 2026

Présentée en collaboration avec le Centre Pompidou, la nouvelle performance de Steffani Jemison interroge l’orientation – notre manière de nous situer dans l’espace – comme une relation fondamentalement horizontale, capable d’ouvrir des modes de perception non hiérarchiques et en réseau.
En adaptant le jeu pour enfants « Marco Polo » (une variante américaine du jeu de colin-maillard), Jemison transforme un échange ludique en une méditation prolongée sur le langage, l’écoute et le mouvement. Les interprètes JaLeel Marques Porcha et Andros Zins-Browne utilisent la répétition et le jeu pour explorer la manière dont les vies et les géographies noires sont souvent ignorées ou rendues insaisissables par les cadres coloniaux, et comment d’autres formes de relation peuvent émerger.
Conçue par Jemison, la performance Knowledge of the elements mobilise la parole pour évoquer – tout en déjouant – une conception de la position du corps ou du sujet invitant ainsi le public à repenser son propre positionnement. Au centre de l’Agora de Lafayette Anticipations, la performance enveloppe le public, mêlant narration, jeux de langage, séquences écrites et improvisation.
Cette création s’inscrit dans le corpus In Succession, un ensemble d’interventions vidéo et performatives qui posent des questions telles que : Comment penser nos corps comme des supports – des structures – tout comme le sont briques et poutres ? Comment apprendre « à la volée » ? Comment voler ? Si nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes, comment nous servir de nous-mêmes pour trouver les formes du futur ?
La performance est suivie d'une lecture avec l’artiste.
Steffani Jemison
Steffani Jemison utilise le mouvement et le langage comme outils de recherche matérielle et spirituelle, travaillant à la jonction entre la connaissance conceptuelle et la connaissance incarnée.
Son travail est souvent basé sur des archives et englobe une variété de médias, y compris la vidéo, la sculpture, le dessin et la performance en direct.
Dans son travail, Jemison aborde la culture états-unienne et le langage vernaculaire, ainsi que les tensions entre les sphères privée, sociale et politique par divers moyens, en examinant les structures et en testant les limites de la narration et du temps linéaire.
La pratique interdisciplinaire de Jemison explore les thèmes de la possibilité, de la perspective, de la proximité et de la compréhension, dans un corpus continu d'œuvres ancrées dans des idées qui traversent les frontières du temps et de l'espace.
Ses œuvres font partie des collections permanentes du Guggenheim Museum, du Museum of Modern Art, du Metropolitan Museum of Art, du Stedelijk Museum, du Kunstmuseum den Haag, du Palazzo Grassi, du Whitney Museum, de l'Art Institute of Chicago et du Studio Museum in Harlem, entre autres.
Les expositions individuelles actuelles et récentes comprennent Lafayette Anticipations (2025), le Wadsworth Atheneum (2025), le Centre d'art contemporain de Genève (2024) et Greene Naftali (2023). Parmi les expositions collectives récentes, citons Air de repos (CAPC Bordeaux, 2024) ; Flight Into Egypt (Metropolitan Museum of Art, 2024) ; Movements Toward Freedom (Museum of Contemporary Art Denver, 2024) ; et la Triennale Counterpublic 2023.
Ses performances commandées ont notamment été présentées par le Metropolitan Museum of Art, le Whitney Museum, Nottingham Contemporary, le MoMA.
A propos de l'exposition « ciel clair / eaux troubles »
Le 12 février 1831, Nat Turner, un homme mis en esclavage sur la plantation de Southampton en Virginie, observe une éclipse et y reconnaît la main d'un homme noir recouvrant le soleil. Il interprète l’événement comme le signe annonciateur d'une révolte d'ampleur dont il prendra la tête. Il sera arrêté et condamné à mort avec les autres insurgé·es en novembre de la même année.
« ciel clair / eaux troubles » s’intéresse aux vents de révoltes et aux reflux de la répression – des insurrections de 1831 aux émeutes qui ont soulevé les villes de Boston, Detroit, Cincinnati ou Newark à l’été 1967 – à travers le prisme des phénomènes naturels (éclipses, flux de vent, variations de lumière et de gravité).
L’élan de l’émancipation apparaît ici non comme un chemin linéaire, mais comme un parcours incertain, fait de chutes et de reprises. L’artiste Steffani Jemison explore la fuite comme un geste créatif et politique : une manière d’inventer d’autres coordonnées, d’improviser de nouvelles formes de présence et de tracer des futurs que le corps peut soutenir.
Ici, l’atmosphère dépasse la simple question climatique. Elle agit comme une force sensible, chargée de mémoire et de tensions invisibles. Elle dissimule les structures qui influencent nos trajectoires et contraignent nos orientations. Comme les vers d’un ruttier – ces poèmes que les marins apprenaient par cœur pour naviguer quelles que soient les conditions – l’exposition invite à prêter attention aux courants imperceptibles.
Steffani Jemison est la lauréate du soutien à la production du groupe Galeries Lafayette pour le secteur Emergence, dans le cadre de son partenariat avec Art Basel Paris jusqu'en 2024. Elle a été invitée en résidence à Lafayette Anticipations pour y concevoir cette exposition.
12€ / Adhérent·e POP' gratuit
Acheter des billetsOù
Lafayette Anticipations, Paris
9, rue du Plâtre
75004 Paris

Quand
13 janv. 2026
À partir de 19hPartenaires
Lafayette Anticipations x Centre Pompidou

Steffani Jemison, Pont-Bridge, videostill, 2025
© Steffani Jemison