Richard Serra

Richard Serra commence à réaliser des films 16 mm au moment où il travaille, en tant que sculpteur, sur des « pièces processuelles » (Belts, 1966-1967 ; One Ton Prop, 1969), dans lesquelles les propriétés matérielles des œuvres sont soulignées par des gestes ou procédures spécifiques (couper, enrouler, plier, étirer). Quatre courts films – Hand Catching Lead, Hand Lead Fulcrum, Hands Scraping et Hands Tied – tous réalisés avec la collaboration de Robert Fiore à la caméra entre 1968 et 1969, prolongent cette réflexion. Complètent le programme de ces films « de mains et processus » (selon la définition d’Éric de Bruyn) deux autres travaux de 1969 (toujours tournés avec Fiore) : Frame et Tina Turning. Frame est une réflexion quasiment burlesque sur la nature illusionniste de l’espace restitué par le cadrage de la caméra. Tina Turning se concentre sur une courte performance physique, en mettant en scène l’artiste Tina Girouard qui tourne à grand vitesse sur elle-même jusqu’à perdre l’équilibre.

Séance présentée par Éric de Bruyn, professeur d’histoire de de l’art moderne et contemporain à l’Université libre de Berlin et rédacteur de la revue Grey Room.

Richard Serra, Hand Catching Lead, 1968, 16 mm, nb, sil, 3 min 30 s
Richard Serra, Hands Scraping, 1968, 16 mm, nb, sil, 4 min 30 s
Richard Serra, Hands Tied, 1968, 16 mm, nb, sil, 3 min 30 s
Richard Serra, Hand Lead Fulcrum, 1968, 16 mm, nb, sil, 3 min
Richard Serra, Frame, 1969, 16 mm, nb, son, 22 min
Richard Serra, Tina Turning, 1969, 16 mm, nb, sil, 2 min

Remerciements : The Museum of Modern Art (New York), Gagosian (New York, Paris)